Coromandel, partie 1 : petite péninsule qui m’a rendue curieuse…

Castle Rock, Coromandel

Coromandel Town, vertes collines

Bateau à moulesPour commencer mon deuxième mois en Nouvelle-Zélande, j’ai mis le cap sur la Péninsule du Coromandel, où mes trajets en stop m’ont d’abord menée à Coromandel Town, ce petit village mignon entre collines et jolies plages… Ici, la moule est à l’honneur et presque tous les habitants ont leur bateau de pêche.

Footing au crépusculeJ’ai passé une semaine dans une auberge où j’ai eu ma première expérience de HelpX, soit quelques heures de travail quotidiennes contre l’hébergement en dortoir. Cela ne s’est pas avéré être la meilleure expérience qui soit tant le contact avec les propriétaires de l’établissement était pauvre, mais j’y ai toutefois rencontré de nouveaux copains, qui travaillaient là eux aussi… Ensemble, nous avons passé de bons moments dans ce petit havre de paix.

Castle Rock, CoromandelLes balades et parcours de footing autour ne manquent pas. Entre les petits points de vue et les plages recouvertes de coquillages, il y a de quoi profiter de l’endroit. Une marche que je vous recommande vraiment est Castle Rock. Ce bout de rocher se dresse comme un défi sur Coromandel Town. Et nous avons relevé le défi. Pour certaines parties, les mains sont aussi utiles que les pieds… Et une fois en haut, le spectacle est époustouflant, à 360°Vue sur la péninsule de CoromandelJ’étais fière et heureuse là-haut, avec mes nouveaux copains. Nous avons toutefois un peu trop tardé, et la descente s’est effectuée dans la nuit, et même la nuit noire, à la lumière de nos téléphones portables (oui, bien sûr, les lampes de poche nous attendaient sagement à l’auberge…). Dans cette forêt boueuse et ces descentes raides, ce n’était pas rassurant, mais j’ai gardé toute ma bonne humeur et dominé mes craintes, repensant à l’apprentissage de ma randonnée dans le Parc National du Tongariro… Puis nous sommes arrivés en bas, et sommes sortis de cette forêt. Et là, stupeur… Nous avons tous eu cette même réaction, d’éteindre la lumière de nos portables, de nous taire et de lever la tête, immobiles… Ce ciel magnifique au-dessus de nos têtes… Ces étoiles à n’en plus finir, cette voie lactée… Il nous a fallu de longues minutes avant de nous décider à entreprendre le chemin du retour. Cette sortie est un excellent souvenir !

Castle Rock entre amis

Quant à ces fameuses moules, je rêvais de les goûter pendant toute la semaine, et finalement, lors de l’unique soirée que nous nous sommes accordée à passer au restaurant, j’ai commandé des moules « panées », et n’ayant pas compris ce terme en anglais, je m’attendais à une vraie cocotte de moules, et me suis finalement retrouvée avec 5 ou 6 moules bataillant dans mon assiette, entourée d’une quantité de gras exorbitante et de frites à n’en plus finir… Déception donc, et je ne peux toujours pas vous dire si ces moules sont les meilleures du monde…

Cathedral Cove, ce fameux bout de rocher

Rocher célèbre de CoromandelUn jour, après nos quelques heures de travail quotidiennes, nous avons décidé de nous rendre à Cathedral Cove, sur la côte Est de la Péninsule de Coromandel. Nadine et Flo ayant une voiture, nous sommes partis tous ensemble. Cathedral Cove est célèbre pour avoir accueilli le tournage du Monde de Narnia, film dont je ne suis pas une grande admiratrice personnellement, mais peu importe. Il faisait beau et chaud, l’endroit est très agréable et nous avons suivi ce petit sentier de quarante-cinq minutes avant d’arriver à cette fameuse plage… Et là, bizarrement, en découvrant ces esthétiques rochers blancs, je n’ai ressenti aucune émotion… J’avais déjà vu tellement de photos de cet endroit, j’étais tellement supposée m’y rendre à mon tour, que c’était presque comme si je le connaissais déjà depuis bien longtemps. Alors j’ai attendu un peu, j’ai marché le long de cette plage… A mon grand plaisir, j’ai pu apercevoir quelques dauphins au loin grâce à un autre voyageur qui me les a désignés. Puis, avec Flo, nous avons décidé de nous mouiller un peu pour passer sous ce gros rocher et voir de l’autre côté. Et là j’ai apprécié, contente que les autres visiteurs n’aient pas eu la même idée que nous. Et puis le soir est arrivé, et le ciel a rosi gentiment, alors forcément j’ai retrouvé mes yeux innocents de voyageuse, et j’ai aimé cet endroit… Du coup je vous offre ces quelques photos de Cathedral Cove, comme bien des visiteurs de la Nouvelle-Zélande.

Cathedral Cove

Cap au Nord : Fletcher Bay, apaisement total…

Fletcher Bay, toute une aventure…

Comme je l’ai mentionné plus haut, mon expérience à l’auberge où je travaillais fut assez maussade, alors au lieu de rester un mois entier comme prévu, j’ai discuté un matin avec les patrons, qui m’ont dit que je pouvais m’en aller le jour-même. Donc une heure et demie plus tard, j’avais fait mon sac et m’en allais sous le soleil, gaiement et librement… Pour aller où ? La décision fut vite prise… Dans les jours précédents, je m’étais intéressée à ce petit bout de terre tout au Nord de la Péninsule de Coromandel. On m’avait dit qu’une marche reliait deux baies, Fletcher Bay et Stony Bay. On m’avait aussi dit qu’il n’y avait rien à voir et personne à qui parler là-haut. Il n’en fallait pas plus pour attiser ma curiosité, évidemment. En regardant sur internet, je n’ai trouvé qu’une seule auberge à Fletcher Bay, gérée par le DOC (Department of Conservation, plus ou moins le Ministère de l’Environnement et du Tourisme en Nouvelle-Zélande, qui organise et entretient tous les sentiers de randonnée et les refuges du pays, entre autre). Après avoir téléphoné à cette auberge qui m’a affirmée être presque vide pour le soir, j’ai donc levé les voiles, ou plutôt le pouce comme c’était devenu mon habitude.

Colville, Nord du CoromandelCe ne sont pas moins de cinq voitures qui m’ont transportée ce jour-là… Deux d’entre elles seulement pour trois ou quatre kilomètres, deux autres pour une dizaine de kilomètres, mais à chaque fois avec beaucoup de sympathie. Mon sac me semblait moins lourd entre chaque trajet, et je me dirigeais gaiement vers le Nord. J’étais prête à passer la nuit à Colville si nécessaire, petite bourgade à mi-chemin, sortie du milieu du vingtième siècle… Coromandel du NordMais j’y étais déjà en début d’après-midi, alors j’ai continué vers Fletcher Bay, et après quelques kilomètres telle une tortue avec ma maison sur le dos, une voiture m’a ouvert ses portes. J’ai rencontré cet énergique couple de retraités canadiens, venus trois mois en Nouvelle-Zélande, dormant tous les soirs dans leur break, et me racontant avoir grimpé quelques sommets majeurs du pays… Impressionnant ! Ils ont évidemment tenu à me déposer juste devant mon auberge, alors qu’ils allaient séjourner à Port Jackson, sept kilomètres avant Fletcher Bay…

Camping de Fletcher BayEt j’ai donc découvert cet endroit magique. L’apaisement fut immédiat, tant ce camping presque désert entre la plage et les collines vertes, inondées d’une lumière dorée de fin d’après-midi, m’a réjouie. Mon auberge était tout au bout du camping, et j’ai pu m’installer dans une chambre pour quatre, toute seule. J’ai bien sympathisé avec le couple d’artistes (un écrivain et une photographe) qui séjournait là également, et ce professeur allemand en année sabbatique. Nous étions un peu des compagnons de bout du monde, petit groupe d’intellectuels avec nos bouquins à portée de main, mais aussi quelques anecdotes à partager autour d’un bon vin rouge. Tout un programme…

Rayons de soleil du CoromandelC’est aussi à Fletcher Bay que j’ai rencontré Kathy et Franck, dont je vous reparlerai bientôt. Ce couple de Néo-Zélandais vivant à Tauranga a tout de suite engagé la conversation avec moi, et encore plus lorsque nous nous sommes croisés à nouveau le lendemain sur le sentier de randonnée. Très spontanément, ils m’ont donné leur adresse et m’ont invitée chez eux lorsque j’y passerai. Ils ont une fille qui a voyagé dans de nombreux pays pendant des années, et un fils qui vit au Canada, alors, ils se sont sentis proches de moi, et ont eu envie de m’accueillir. J’ai accepté les larmes aux yeux. Et j’ai conservé leurs coordonnées précieusement.

L'aube à Fletcher BayLe lendemain de mon arrivée, j’ai donc entrepris cette randonnée qui m’avait conduite ici. Je suis partie à 5h40, lampe de poche à la main. Et j’ai alors vécu un moment extasiant, vraiment. Toute seule, avec cette aurore spectaculaire, juste pour moi, au bon moment, au bon endroit… Rire ou pleurer ? Pourquoi choisir… Alors j’ai quelques photos, forcément, et j’en suis ravie car elles me rappellent cette émotion unique que m’a offert ce petit bout de Nouvelle-Zélande… Le reste de la randonnée m’a beaucoup plu, et vingt kilomètres plus tard, je suis rentrée, rassasiée par cette nature apaisante.

Coquillage

C’est d’excellente humeur que j’ai rejoint Coromandel Town le lendemain, pour retrouver mes copains, avant d’entreprendre de visiter le sud de la Péninsule, que je vous réserve pour le prochain article…

Je vous laisse apprécier l’album photo par ici !

Lever du soleil, Coromandel

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Ile du Nord

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4 Comments

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    Salut Sophie,
    Je suis tombé sur ton blog via un groupe « voyage » sur fb (je sais plus lequel) et je l’avais gardé sous le coude suite à l’article que j’avais lu.
    Je m’y suis replongé la semaine dernière en attaquant ton périple néo-zélandais à ses préparatifs. Parfait pour une petite pause durant les journées de taf, c’est bien écrit et les superbes photos (surtout dans cet article d’où ma réaction) sont un plus indéniable.
    Continue d’écrire et de nous faire profiter de ton expérience.
    Bonne suite d’aventure 😉

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