La cueillette de pommes s’étant arrêtée plus tôt que prévu, je me suis retrouvée avec quatre semaines libres jusqu’à mon prochain projet… Ce qui fit naître un petit dilemme en moi : travailler à nouveau ou repartir en voyage ? Vous vous en doutez, le dilemme fut de courte durée et la décision bientôt prise. J’ai donc pris le train et filé sur Sydney, avec l’idée de remonter la Côté Est jusqu’à Cairns à la rencontre du soleil. Retrouver la chaleur, rêvasser sur des plages superbes… Voici donc le premier chapitre de ce road trip si célèbre pour les voyageurs en Australie, et mes premiers pas sur la Côte Est entre Sydney, SpotX, Byron Bay et Brisbane.
Un bref passage à Sydney
Je n’avais presque pas envie d’aller à Sydney… Non pas que je n’étais pas intéressée, mais je savais que j’y retournerais en septembre ayant un billet d’avion réservé… Je voulais donc me garder la surprise et visiter à ce moment-là. Alors très honnêtement, je n’ai presque rien vu. J’ai passé deux jours à me reposer, et à m’organiser pour les semaines à venir. Trop curieuse, j’ai quand même filé à la nuit tombée jusqu’au Harbour Bridge et à l’Opéra de Sydney. C’est grandiose, beaucoup plus immense en vrai que ça n’y paraît sur les photos… Au moins j’aurai envie de revenir et de prendre le temps de découvrir Sydney tranquillement… Pas pour l’instant donc.
Depuis Sydney, j’ai décidé de réserver un « hop-on-hop-off ticket », entendez un billet de bus de Sydney à Cairns avec autant d’arrêts que je le souhaite, où je le souhaite, solution très répandue et assez facile.
Spot X, vive le surf et le… mauvais temps de la Côte Est
Cédant à l’idée que je ne pouvais visiter la Côte Est de l’Australie sans essayer le surf, j’ai réservé deux jours d’initiation dans un petit camp de surf qui s’appelle Spot X, au sud de Byron Bay. Ce fut donc mon premier arrêt et j’y suis arrivée à 4h du matin après une nuit dans le bus. J’étais donc en pleine forme…
Il faisait frais, et évidemment, en maillot de bain et dans les combinaisons de surf mouillées, nous étions gelés… Je n’étais pas la seule à débuter, à mon soulagement. Mais j’ai eu de bonnes surprises et me suis bien amusée, parvenant même à me lever sur ma planche pour quelques micro secondes hautement appréciées. Le reste du temps s’est passé à lutter contre ma peur des grosses vagues m’arrivant de face, moi toute petite essayant de maintenir cette immense planche de surf pour ne pas qu’elle se retourne violemment contre moi. Sinon, le goût de la mer est salé, comme je m’y attendais, et j’ai surtout apprécié regarder les performances des autres autour de moi et leur crier le fameux yeeew avec le signe de main typique du surfeur, partie de la leçon que j’ai le mieux retenu…
Pour la deuxième leçon le lendemain, nous avons été rincé par la pluie. Mais peu importe, nous étions là, les yeux plissés entre les goûtes et les vagues encore plus grosses que la veille… Certains plus téméraires ont tout de même bien assimilé leur première leçon et démontré bien plus d’habileté que moi à ce sport. J’étais un peu découragée, pour être honnête, mais j’ai réussi quelques instants de grâce sur ma planche avec l’aide des moniteurs. J’ai décidé que ce n’était probablement pas pour moi, même si j’ai bien ri et que je ne regrette pas d’avoir eu cette expérience.
Le reste du temps à ce camp se passe à manger, boire, ne rien faire, jouer aux cartes… Les gens sont très souriants et détendus, c’est agréable. Je n’y passerais tout de même pas trois mois comme certains le font, mais c’était une bonne mise en condition pour le reste de ce voyage.
Direction Byron Bay, petit havre de paix et de soleil
Je n’avais entendu que du bien de Byron Bay, donc j’avais hâte. Je n’ai pas été déçue. Quelle paix… Certes ce petit village est devenu très touristique et « in » et les prix s’en ressentent tout comme le côté un peu superficiel de tous ces corps parfaits se promenant de long en large sur l’immense plage principale. Mais ce n’est pas dérangeant (parfois même plutôt agréable pour les yeux, et il m’aurait fallu une copine célibataire pour partager mes impressions…) et nous sommes tout de même loin de l’ambiance de Miami par exemple.
Au delà de cela, cette plage est absolument somptueuse, en particulier au coucher du soleil.
Je n’avais que peu de temps à passer à Byron Bay et je savais que le phare était particulièrement joli aux aurores. Alors j’ai sacrifié ma potentielle grasse matinée et réglé le réveil pour 5h30 le lendemain matin. Toute euphorique, j’ai enfilé mes baskets dans le noir et suis partie en footing jusqu’à ce superbe phare, que j’ai atteint avant les premières lueurs du jour. 
Je n’étais pas la seule à attendre le soleil ce matin-là, et c’était assez spécial, les autres curieux et moi-même étant assez silencieux, l’esprit probablement encore embué de sommeil, et pris par ce calme, le bruit des vagues, l’immensité de l’Océan Pacifique, et en contrebas le petit village de Byron Bay…
J’ai alors passé environ deux heures de ravissement, quand les rayons dorés ont coloré la mer et les falaises sur lesquelles a été construit ce phare. Je suis redescendue tranquillement par la côte, et me suis arrêtée dans quelques petites criques magiques et désertes. Je suis notamment restée un long moment sur un rocher, dans le fracas des vagues et cette douce lumière. Prise par l’émotion du lieu et de l’instant. Vibrant avec les rochers, voguant avec l’écume. Evidemment, je savais à quel point je serais heureuse de m’être levée tôt, comme toujours en voyage…
Après une journée très paisible, j’ai vécu un autre moment magique, quand flânant au coucher du soleil je suis tombée sur le fameux « drum circle » de Byron Bay, entendez cercle de percussions, une initiative locale qui rassemble des musiciens et leur diverses djembés et maracasses. Je me suis assise parmi eux et laissée bercer par leurs rythmes toniques, jusqu’à ce qu’ils me tendent une petite percussion et que je me joigne à eux pendant un long moment, sous les étoiles. C’était magique, jusqu’à ce que peu à peu le groupe se dissolve, chacun offrant ses sourires aux autres et retournant à sa propre soirée. J’en rêvais encore le lendemain.
J’aurais aimé profiter de l’ambiance si particulière de Byron Bay un peu plus longtemps, mais les 3000 km à parcourir jusqu’à Cairns me laissaient encore tant à découvrir en si peu de temps, alors je suis remontée dans ce bus…
Brisbane, la ville australienne idéale ?
Je n’avais que très peu d’attentes en arrivant à Brisbane. Et pourtant… Je ne sais pas dire exactement pourquoi, mais je suis tombée sous son charme. Plus petite que Melbourne mais dans le même esprit très culturel et moderne, Brisbane est une ville soignée, propre, vraiment jolie. Apparemment, le climat y est assez idéal toute l’année ou presque, et la vie y est animée. Ma découverte fut à nouveau assez brève mais j’ai adoré m’y promener de long en large, courir le long de la rivière et sur ces ponts esthétiques, profiter des paysages urbains de jour comme de nuit… J’ai aussi passé une partie de mon temps à retrouver un ami rencontré plus d’un an auparavant, en Nouvelle-Zélande… Le monde est petit, et il n’y a rien de plus plaisant que de recroiser la route de ceux qui ont déjà fait partie de notre aventure !
J’ai quitté Brisbane le coeur léger, mon esprit de voyageuse reconnecté, excitée par la suite de mon périple…
