La Côte Est de l’Australie, 2 : de Noosa à la sublime Fraser Island

Un dingo à Fraser Island

La Côte Est de l’Australie, c’est cette promesse de plages somptueuses, de merveilles naturelles surprenantes, d’un soleil chaud et d’une vie entre détente absolue et fête… absolue aussi. J’avais commencé tranquillement et avais pu apprécier l’ambiance assez déjantée du camp de surf et la beauté de Byron Bay. Mais ce n’était qu’un début.

Noosa, cette jolie surprise au milieu de la Côte Est

Cette fois-ci, le trajet en bus depuis Brisbane n’était pas trop long, et je suis arrivée sous un soleil resplendissant dans la jolie petite ville côtière de Noosa. Par contre, je dois bien l’avouer, les dix minutes de marche jusqu’à mon auberge de jeunesse chargée de mes sacs décidément trop lourds m’ont moins réjouie. Mais peu importe. J’ai juste décidé qu’il allait falloir alléger tout cela de façon imminente (quand je repense à la légèreté de mon sac quinze mois plus tôt à mon arrivée en Nouvelle-Zélande j’ai un peu honte de la voyageuse que je suis devenue, capable de trimballer à peu près huit livres, de ne pas réussir à se séparer de la quinzaine de t-shirts accumulés, de porter deux manteaux, des pulls, trop de chaussures, etc. alors que je n’ai même pas l’excuse d’avoir du matériel de camping. Bon, on n’est pas toujours le voyageur qu’on rêve d’être je crois…)

Lézard dans la forêt de NoosaUne fois mes fardeaux posés au sol dans la chambre de l’auberge, j’ai alors fait connaissance avec Marion, voyageuse française, ainsi que Joan, Espagnol, et Will et Aaron, deux amis Anglais. Je ne le savais pas encore, mais ces trois gais lurons allaient devenir mes compagnons de la Côte Est, le hasard faisant bien les choses, puisque nous allions nous retrouver plusieurs fois lors de nos différentes étapes et finir tous ensemble à Cairns !

Une longue soirée sur la plage plus tard, nous nous sommes réveillés moins en forme le lendemain pour une excursion dans les Everglades, des rivières paisibles entre la végétation tropicale de l’Australie. Finalement c’est ce qu’il nous fallait. La journée fut très reposante, le bateau lent, le guide sympathique. Les Everglades sont belles à voir, avec ces mangroves qui plongent dans l’eau et ces petits pêcheurs qui trouvent leur bonheur. Tout est paisible. J’ai eu un petit pincement au coeur en lisant certains panneaux indiquant des randonnées longues et même la possibilité de camper dans ce décors. Je repartais le lendemain, et j’aurais préféré passer mon temps avec mes chaussures de randonnée aux pieds plutôt que sur ce bateau… Mais je ne m’étais pas assez renseignée et fut prise dans les méandres des activités touristiques de la Côte Est.

Pêcheur sur les Everglades

Mais nous avons tout de même vécu un grand moment d’aventure. Après le repas du midi, nous avons fait une excursion de canoë mémorable. Il ne s’agissait pas de kayaks, mais bien d’anciens canoës, au style « Pocahontas » assurés, et dans lesquels nous devions nous organiser à trois. Avec Joan et Rob, un autre camarade anglais, nous pensions faire une superbe équipe. Pauvre Rob, il a vite déchanté. Installé à l’avant, il a décrété qu’il avait fait beaucoup d’aviron dans sa vie et saurait être notre capitaine. Joan à l’arrière était surtout intéressé par la possibilité de ne rien faire sans que personne ne le remarque. Quant à moi au milieu, je ne savais simplement pas ce que je faisais là.

Noosa, les Everglades

C’était très beau et très calme, et dans cette rivière étroite, il aurait fallu être idiot pour se retourner. Nous n’avions bien sûr pas de gilet de sauvetage, nous étions bien trop bons pour en prendre… Hum… Alors que Rob se désespérait à nous dire de quel côté pagayer et que Joan faisait l’inverse de ce qu’il fallait, j’essayais de détendre l’un et de motiver l’autre. C’était absolument hilarant. Nous manquions de rentrer dans la berge d’un côté puis de l’autre, essayions diverses techniques d’urgence pour éviter « le pire ». Pauvre Rob… A un moment donné, c’est toutefois par sa faute que nous avons failli nous retrouver tous à l’eau, quand il a voulu prendre une photo, éviter le contre jour et nous a fait foncer droit dans un arbre penché sur l’eau qu’une pirouette à la Matrix nous a permis d’éviter de justesse. Il était le premier à clamer que son Iphone coûtait 1200 dollars et qu’on n’avait pas intérêt à se retourner… Il est resté plus silencieux et courtois après cet incident. Finalement nous avons terminé dans la bonne humeur, en bons compagnons de galère, et avons presque profité de la sérénité de cette activité nature.

Petite maison sur la rivière

Le lendemain, avant de prendre le bus pour Rainbow Beach, j’ai eu le temps de me balader quelques heures dans le Parc National de Noosa, où diverses sentiers ravissants permettent d’admirer des plages superbes et un sous bois agréable.

Parc National de Noosa

Fraser Island, folie en territoire de rêve

Rainbow BeachAprès une journée très calme à Rainbow Beach, où j’ai d’ailleurs beaucoup apprécié cette plage immense aux falaises colorées qui m’ont un peu rappelé Cape Kidnappers en Nouvelle-Zélande, je suis partie de bon matin pour Fraser Island.

J’avais réservé une excursion de trois jours et deux nuits dans ce lieu si spécial, plus grande île de sable du monde et paradis naturel selon ce que j’en savais. J’ai rencontré notre groupe d’une bonne vingtaine de personnes le matin, ainsi que Muzz, notre guide complètement fou sans qui cette aventure n’aurait jamais été aussi mémorable. Nous avons embarqué dans nos quatre gros 4×4 qui allaient donc se suivre. Nous avons fait connaissance dans la voiture et étions ravis de notre petite équipe très sympathique. Conduite à Fraser Island La musique à fond et l’excitation au sommet, nous avons pris le ferry et fait nos premiers kilomètres sur le sable de Fraser Island. Nous avons tous eu la possibilité de conduire à tour de rôle tout au long des trois jours et j’ai adoré l’expérience ! Nous n’avons eu aucun incident fâcheux à notre grand bonheur, et surtout nous avons profité de conditions idéales, avec un soleil à rendre jalouse la Côte d’Azur. Nous avons même rencontré des dingos, de beaux chiens sauvages qui vivent sur l’île et qu’il vaut mieux éviter de rencontrer seule la nuit apparemment.

Poissons Fraser Island

Les différentes étapes où nous nous sommes arrêtées nous ont permises de faire connaissance avec le reste du groupe et surtout de découvrir des endroits spectaculaires. Parmi eux, le Lac MacKenzie (qui fut mon préféré), a une eau plus pure que l’esprit ne puisse l’imaginer, et le sable plus blanc et doux qui puisse exister. Nous y avons tous sauté de bon coeur et pris des photos de rêve. Lac WabbyEli Creek fut également une pause baignade très appréciée et détendue, tout comme le Lac Wabby perdu entre des dunes de sables aux allures de Sahara. J’étais très surprise en découvrant Champagne Pool, puisque j’ai eu l’impression de retrouver Mermaid Pool, ce spot secret découvert dans le Nord de la Nouvelle-Zélande l’année précédente (je garde ma préférence pour Mermaid Pool, plus sauvage est préservée, les groupes de touristes en moins par rapport à Champagne Pool). C’est simple, tout était magnifique, même cette immense épave de bateau échoué là depuis 1935, rongé par les années, impressionnant, aux allures hantés dans ce paysage idyllique…

Lac Mackenzie

Fraser Island et l'horizonIndian Head, que nous avons fièrement escaladée (sans grande difficulté pour être honnête) nous a offert le spectacle émouvant de tortues, raies, et même requins vu d’en haut ainsi que d’une ligne d’horizon parfaite tout autour de soi. Comme si le monde s’arrêtait là, en arc de cercle bleu, autour des plages interminables de Fraser Island. L’infini à perte de vue, baigné de soleil.

Et bien sûr, une partie assez épique de ces trois jours a été nos nuits de camping. Nous cuisinions dans une belle cuisine extérieure et nous nous rassemblions pour de longues soirées conviviales autour du feu, à l’australienne je dirais. D’ailleurs j’y ai retrouvé Will et Aaron qui étaient dans le tour parti la veille ! Le premier soir et alors que nous avons décidé de finir notre soirée sur la plage, nous avons eu l’immense plaisir de découvrir un ciel étoilé incroyable, surréaliste. Passées nos considérations hautement philosophiques au sujet de notre petitesse dans cette immensité stellaire, nous nous sommes allongés les yeux perdus dans cette voute incroyable.

Ce genre d’escapade exceptionnelle vous fait vivre à fond des moments privilégiés, vous intéresser à d’autres dans un contexte amicale ultime et vous émerveiller devant l’un de ces endroits magiques dont regorge notre planète. Il n’y a pas de doute, Fraser Island restera l’un des plus beaux souvenirs de ces quatre semaines sur la Côte Est.

Toutes mes photos sont rassemblées dans cet album comme d’habitude, et j’espère qu’elles vous plairont.

Epave de Fraser Island

 

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