J’ai écrit ce texte le 9 février 2013, quand j’étais à l’aéroport de Los Angeles, que je quitte après deux semaines de vacances extraordinaires ! Quelques minutes plus tard, j’embarquais pour me rendre à l’étranger à nouveau, au Costa Rica, où j’allais vivre quelques mois dans le cadre de mon stage de fin d’études. Je vous livre les pensées que j’avais alors consignées dans un carnet de papier…
Voyager, c’est aussi se laisser submerger par des émotions qu’on oublie chez soi, au quotidien. L’excitation du départ, les insomnies, l’imagination qui fait son chemin toute seule dans cet inconnu du lendemain. On va vers la surprise, vers l’étranger. Ou plutôt, on devient l’étranger au milieu d’un monde qui est familier à ceux qui marchent autour de nous. Alors à la fois, on s’oublie un peu pour ouvrir grand les yeux sur tout ce qui est si courant aux autochtones, à la fois on se rencontre enfin soi-même en laissant les émotions entrer, en réalisant enfin le point de vue que l’on porte sur les choses.
Sortis de notre contexte quotidien que l’on ne voit souvent que derrière une couche de poussière accumulée sous nos paupières au fil des ans (le temps qui a passé, la routine et nos habitudes…), sortis de ce paysage gris, la lumière explose en nous. On découvre enfin ce qui nous émerveille, ce qui nous fait rire ou qui nous peine, ce que l’on craint. Et parfois, on n’est plus très sûrs… Enfin, on revoit nos préjugés, on les laisse à la maison et on accepte de réagir différemment, dans l’espoir peut-être d’être un peu moins « l’étranger » et de pouvoir s’ouvrir à la RENCONTRE, mot âme soeur du mot voyage, et sans lequel ce dernier manque de saveur.
Dans le monde entier, des hommes venus de partout se sourient. Et c’est peut-être cela le clou du voyage, malgré toutes les merveilles naturelles et culturelles qui s’offrent à nos yeux.
Et puis le voyage c’est aussi ce pincement au coeur lors du départ, ce « chagrin d’amour » propre au bonheur temporaire, situé là, entre deux billets d’avion, et jamais renouvelable. C’est la tristesse de la fin de l’expérience. C’est quitter ce qui nous a fait sourire, pleurer, et ceux qui ont fait de cette expérience un véritable morceau de vie. J’ai ressenti tout cela à chaque voyage, court ou long, en France ou à l’étranger. Ce qui est étrange aujourd’hui, c’est que je ressens à la fois les émotions de la fin du voyage et l’excitation du départ. Car je ne rentre pas, je vais… encore ailleurs !
Je suis un peu désorientée, et je suppose que je vais l’être encore plus dans quelques heures. Le Costa Rica m’attend, je n’ai aucune idée, aucune image de là où je vais. A mes côtés maintenant, à la porte d’embarquement, je vois des visages. Il y a des touristes américains, mais c’est certain, il y a aussi des Costariciens qui rentrent chez eux. Eux, comme moi, sont allés aux Etats Unis. Ont-ils vu les mêmes choses que moi ? Ont-ils ressenti des émotions similaires. Certainement…
Contrairement à mes voyages en Europe et aux Etats Unis, cette fois-ci je vais vraiment être différente physiquement et le mot « étranger » va être écrit sur mon front avant même que je ne prononce la moindre parole… C’est peut-être un effort supplémentaire pour s’assumer face à l’autre, et je trouve cela doublement intéressant… Je n’y avais pas encore pensé à vrai dire.
Voilà, j’ai hâte de voir, de sentir, d’entendre le Costa Rica…
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