Escapades dans le Victoria : Bright, les Grampians et la Great Ocean Road

Depuis Tocumwal où j’ai vécu et travaillé pendant un certain temps, il est très facile de partir en vadrouille dans la région du Victoria, autour de Melbourne.

Bright et le Mont Feathertop

Un week-end, légèrement en manque de randonnée depuis ma déjà lointaine découverte des Blue Mountains, je décidai de conduire jusqu’au petit village de Bright, petit écrin de nature vallonée au milieu d’une région viticole et agricole, et point de départ de nombreuses randonnées. Après un passage sur le marché qui avait lieu ce matin-là, je suivis les recommandations données à l’office de tourisme (visitor center) et conduisis jusqu’au point de départ du Razorback Track, une randonnée sur les crêtes permettant de rejoindre une hut puis le sommet du Mont Feathertop, ou « sommet de la plume », qui me semblait tout indiqué… Ce fut une magnifique journée dans un paysage assez atypique avec tous ces eucalyptus fantomatiques et argentés, restés en place après avoir brûlé il y a quelques années dans de désastreux feux de forêt. Les perroquets rouges m’accompagnaient, mais aussi les mouches, bien décidées à venir explorer les trous de nez et les oreilles des randonneurs.

Je campai à côté de la petite hut, après avoir constaté que je n’étais vraiment pas la seule à avoir eu cette merveilleuse idée. Mais peu importe, le lendemain matin, je loupai le lever du soleil mais me rendis tout de même en haut de cette petite montagne offrant des vues charmantes sur les alentours. Je revins par le même chemin et m’en retournai à mon village où les vaches m’attendaient pour la traite du lendemain matin… Jolie petite excursion, qui ne fit que m’encourager à préparer les aventures qui m’attendaient à la fin de mon contrat à la ferme laitière.

Les Grampians, sous un été sans faille

A peine mon emploi fini, je m’enfuis donc vers mes envies de nature et de marche. Les Grampians m’avaient paru un point de départ idéal pour les quelques semaines qu’il me restait jusqu’à la fin de ce Visa Vacances Travail en Australie. J’étais partie toute fière de mon organisation, la voiture chargée pour une vie de nomade idéale, tente prête à être montée, petite chaise de camping, tout ce qu’il fallait pour cuisiner sur la route, même un fil à linge pour faire sécher mes affaires, j’étais au top. Cet air de liberté était délicieux et je décidai de suivre mes envies et de m’organiser avec Wikicamp et Campermate, deux applications qui permettent de visualiser sur la carte tous les campings et autres installations nécessaires à cette vie (douches, toilettes, auberges, et même les points de vue et lieux d’intérêt…). Cela me permit de passer une petite semaine dans les Grampians, marchant tous les matins, me reposant à l’ombre en bouquinant les après-midi, sous des températures très élevées. Dormir dans la tente par ce temps était un plaisir, comme cuisiner dehors entourée de kangourous et de perroquets… Il y avait bien peu à redire.

Randonnée dans les Grampians

Près de Halls Gap, j’ai notamment adoré le Wonderland Loop (oui, la boucle du pays des merveilles… j’ai tendance à choisir mes randonnées pour leur nom…) qui permet de voir Venus Baths, des piscines naturelles dans les roches encastrées entre les petites montagnes, puis de monter jusqu’au point de vue de la Pinnacle en passant par un endroit fabuleux nommé le Grand Canyon (peut-être pas tout à fait comparable à celui des Etats-Unis toutefois, mais une mini version australienne, disons…). Dès 9 heures il faisait très chaud mais les vues étaient tellement magnifiques et le chemin tellement agréable à parcourir que j’étais aux anges. Dans le coin je visitai aussi la belle Mackenzie Falls, très touristique toutefois… ainsi que deux points de vue ne nécessitant pas de grands efforts physiques.

Grand Canyon dans les Grampians

Un peu plus au sud, je décidai aussi de m’arrêter pour voir les Grampians depuis leur point culminant, en fait très facile d’accès (à ma déception, pour être honnête), le Mont Williams. Entre temps, j’avais passé toute une matinée seule au bord du Lac Bellfield, à me baigner dans une eau d’une pureté et d’un calme absolu… La vie était paisible…

Lac Bellfield, Grampians

Mais plus intéressant que le Mont Williams, je me levai le lendemain aux aurores pour la rapide grimpette du Mont Abrupt, que je parcourus incertaine sous des nuages un peu menaçants, qui pourtant s’écartèrent pour m’offrir une vue somptueuse au sommet, où j’étais toute seule et loin des hordes de touristes de Halls Gap. Cette courte randonnée fut ma préférée au final, peut-être car j’étais dans cette humeur spéciale ce jour-là, peut-être car j’aime marcher tôt le matin, peut-être car je ne m’attendais pas à une si belle vue d’en haut, peut-être car j’étais heureuse de constater que ma forme physique était bien meilleure que je ne l’espérais. Ce jour-là j’enchaînais sur le Mont Sturgeon, finalement assez similaire, histoire d’avoir ma dose de kilomètres pour la journée et de voir de tout près mon premier wallaby noir, trop mignon. Puis je trouvai une douche gratuite, chaude et propre dans un office de tourisme, à ma grande surprise (oui, c’est le luxe ultime dans ce type de quotidien), et tombai de sommeil dans le prochain camping gratuit, quittant les Grampians avec de belles images en tête.

Vue du Mont Abrupt, Grampians

La Great Ocean Road… en pleine fête nationale

Mon ferry pour la Tasmanie étant réservé pour la semaine suivante, j’avais l’occasion de remonter tranquillement sur Melbourne en longeant la côte de son côté ouest, sur cette partie que l’on appelle la Great Ocean Road, et qui attire constamment des milliers de touristes du monde entier, en bus ou en voitures de location flambant neuves… En particulier avec ce climat magnifique qui sévissait à cette période. Alors j’étais préparée à cette éventualité et j’allais donc tranquillement. Je commençai en fait à Port Fairy (le port de la fée… encore un joli nom), petite bourgade au charme absolu et moins fréquenté que ce qui allait m’attendre. Ce moment où l’on rejoint la mer après un certain temps me paraît toujours spécial, emprunt d’une certaine émotion… Surtout quand les vagues de l’océan s’entrechoquent de la sorte dans des rochers noirs aux allures volcaniques, et que les petites maisons pastels au loin derrière les buissons rougeâtres donnent un air de peinture acrylique à tout cela, sans parler du petit phare blanc… Je marchais tranquillement ce jour-là, savourant l’odeur salée des vacances. Je poursuivis dans le même esprit à Warrnambool (cette fois-ci je ne pouvais comprendre où ils avaient déniché un nom de ville pareil…) avant de rejoindre Port Campbell.

Oiseau, Port Fairy

Ce n’est que là que j’appris la nouvelle : nous étions le week-end de la fête nationale. C’était donc bien simple, en plus des hordes de touristes, les Australiens aussi étaient de sortie, avec tout leur armadas de camping (et pour les avoir déjà vus à l’oeuvre, cela ne rigole pas, caravanes immenses et barbecues incroyables, 4×4 déployés, tentes de toit, steaks et saucisses par dizaines, canettes de bière par centaines…). On m’avait recommandé un camping gratuit et charmant, dans les terres, près d’une jolie cascade nommée Stevenson Falls… Et moi j’y arrivais à 19h en ce jour fatidique… Je parvins à faxer ma tente entre deux énormes caravanes, ce qui me valut d’ailleurs une remarque désobligeante d’un père de famille très concerné par l’espace vital de ses filles… Mais je lui expliquai gentiment que j’allais simplement lire dans ma tente et remballer le lendemain, et qu’il m’aurait oublié d’ici à l’arrivée de sa gueule de bois du dimanche. Bon, je dus choisir des termes appropriés, probablement, et il me laissa tranquille, trop préoccupé par ses brochettes frétillantes.

Stevensons Falls

En dehors de ces mésaventures, je dois bien reconnaître que la Great Ocean Road est superbe, tant pour sa forêt humide et ses cascades dans les terres que pour sa côte majestueuse. Il y a de nombreux arrêts avec des points de vue plus ravissants les uns que les autres, ces gros rochers jaunes se dressant de toutes parts entre les vagues bleues électriques sous ce soleil incroyable… Entre autre, il y a les fameux douze apôtres (Twelve Apostles), carte postale par excellence du Victoria, certes magnifiques mais pour le coup vraiment trop fréquentés quand je m’y rendis.

Les Douze Apôtres

Et puis en se rapprochant de Melbourne, je m’arrêtai à Lorne, où je fis la connaissance de Jeanine, amie d’amis communs… Je passai une superbe soirée dans ce village aux airs de côte d’azur, à papoter avec ce groupe de copines australiennes pétillantes autour de quelques verres non moins pétillants. Je découvris aussi la plage interminable de Fairhaven puis rejoignis Melbourne où le ferry m’embarqua pour la Tasmanie (à suivre sur le blog…!). Je quittai la Great Ocean Road non sans un certain soulagement, car même si tous ces paysages étaient somptueux, je n’en pouvais plus de ces files de voitures et de ces parkings pleins à craquer… Sans vouloir paraître totalement insociable.

Evidemment, j’ai quelques jolies photos de plus pour vous dans cet album (suivre le lien). Je vous laisse avec celle-ci, d’un Kookaburra, l’un de mes oiseaux fétiches en Australie, qui rigole comme un singe… Oui…

Kookaburra, faune australienne

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