L’Irlande 3 : les Falaises de Moher et une randonnée de 40 kilomètres !

Les Falaises de Moher en Irlande

Je n’en reviens toujours pas mais oui, je l’ai fait… J’ai marché ces 40 kilomètres dans la même journée, moi qui n’avais jamais dépassé la vingtaine de kilomètres… Un certain nombre d’incertitudes planaient pourtant au départ : la météo allait-elle nous le permettre, le poids de nos sacs à dos allait-il être supportable, la fatigue accumulée des derniers efforts sportifs et de cette nuit mitigée que je venais de passer à l’auberge allait-elle se ressentir… ?

 

Aille River Hostel à DoolinMais il y a plus, il y a bien plus que ces données-là… Il y a ce qui se passe en soi, quand on prend la peine de suivre cet instinct qui pousse à se découvrir un peu plus, quand on a cette envie de se prouver quelque chose, de se sentir privilégié de vivre une belle expérience, et d’ouvrir les yeux sur les merveilles d’un pays qui se révèle extraordinaire depuis le début… Et il y a aussi ces facteurs imprévisibles qui nous ont tellement aidés : la gentillesse des personnes qui nous ont pris en stop la veille, celle des baroudeurs que nous avons rencontré à notre auberge de jeunesse à Doolin, une météo plutôt favorable, une bonne préparation qui nous a donné confiance en nous… Nous avons d’ailleurs été très reconnaissants d’Héloïse, la réceptionniste de cette auberge si accueillante et charmante, Aille River Hostel (mon coup de coeur sans hésitation concernant les hébergements de ce voyage ! ). En effet, nous avons été avisé de lui demander son avis sur notre itinéraire, et sans elle nous aurions probablement loupé les Falaises de Moher, en faisant l’erreur de partir dans l’autre sens… Alors certes, on a du ajouter 15 kilomètres au programme initial qui en faisait déjà 30, et on a décidé de partir à 6h30 du matin, mais comment dire à quel point nous ne l’avons pas regretté…

Départ à l’aube pour les Falaises de Moher

Randonnée matinale aux Falaises de Moher

Après un bon petit déjeuner et une préparation en silence, nous sortons à peu près au levé du soleil, et découvrons le petit chemin qui va nous mener jusqu’aux Falaises de Moher, lieu emblématique le plus visité d’Irlande qui est présenté sur toutes les publicités et que des hordes de touristes foulent chaque année…

 

Lumière du matin vers les Falaises de MoherMais se lever aux aurores était une merveilleuse idée… Non seulement la lumière bleutée du matin est magnifique, mais surtout nous sommes seuls au monde, ou presque… Accompagnés par les mouettes, les chevaux, les vaches et les moutons qui peuplent ce lieu, et émus par les cris du vent et le fracas des vagues, nous avançons et prenons de l’altitude. Les roches qui nous entourent deviennent peu à peu des falaises impressionnantes…

 

Cheval rencontré en allant aux Falaises de MoherCe décor à la fois menaçant et paisible provoque des émotions indicibles… L’humilité d’être cette fourmi curieuse perdue dans ces vastes espaces préservés, l’honneur de découvrir cet endroit alors qu’autour tout le monde dort, et d’avoir la chance de pouvoir emprunter à pied ce chemin fabuleux au bord des falaises escarpées quand d’autres n’ont pas d’autre choix que de voyager en transports, la joie de respirer cet air humide et salé, d’entendre le vent dans l’Océan, d’être là, si vivante

 

Les Falaises de Moher

Les Falaises de Moher dans la brumeA l’approche du point d’accueil touristique et distinguant les premiers groupes de touristes, nous profitons du point de vue privilégié que nous avons trouvé puis, non sans avoir pris quelques photos, nous rebroussons chemin jusqu’à Doolin, où nous retournons prendre nos affaires à l’auberge, nous sécher (la pluie ne nous a pas épargnés sur le retour, après avoir cédé la place à des rayons de soleil réconfortants, créant ainsi de nouveaux effets de lumière somptueux…) et nous restaurer.

Les charmes de la pluie en Iralnde

Randonnée sur le Chemin du Burren, de Doolin à Ballyvaughan.

Le logo de la randonnée du "Burren Way"

Cette fois-ci, c’est avec les sacs sur le dos que nous attaquons la deuxième partie de cette journée. Nous sommes frais et déjà le coeur gonflé de bonheur irlandais… Le choix de cet itinéraire, appelé le « Burren Way », se révèle très intéressant puisqu’à nouveau nous prenons de la hauteur, et la végétation basse de la région du Burren, avec ces prairies séparées par des buissons ou des murets de pierres, nous offre une vue à 360 degrés sur un paysage sauvage et magnifique. L’impression d’être seuls au monde nous fait à nouveau bien plaisir, et nous nous extasions de notre forme physique.

Randonnée sur le "Burren Way"

A l'approche de BallyvaughanPuis arrivent les 10 derniers kilomètres et là, il faudra bien avouer que malgré ce paysage minéral assez inédit qui nous en met plein les yeux à nouveau, les jambes deviennent lourdes, les épaules douloureuses, les pieds engourdis… Mes pas se ralentissent, malgré mon envie immense d’arriver au bout, jusque sur le palier de la maison de nos hôtes de ce soir… Une irlandaise qui s’est arrêtée pour prendre des photos nous propose de nous conduire, sûrement à la vue de mon air épuisé ! Nous refusons, trop fiers… Et quelques minutes après elle nous double en nous envoyant par la fenêtre une barre de chocolat et tous ses encouragements… Ca doit être la fatigue mais j’en ai les larmes aux yeux. Ca fait du bien tout simplement, cette bienveillance que nous rencontrons partout dans ce pays…

 

Pour tout avouer, nous finirons dans une voiture de touristes français, désabusés quand alors que nous nous croyons arrivés à Ballyvaughan, nous apprenons qu’il reste encore 4 kilomètres… La soirée fut brève, mais la douche fut délicieuse, et le plaisir de se coucher le corps engourdi par cet exploit et l’esprit rempli de la satisfaction d’avoir relevé ce défi personnel

Cette journée restera dans ma mémoire bien longtemps, j’en suis certaine… et je reverrai ces photos mille fois !

Randonnée en Irlande sur le "Burren Way"

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Irlande

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