Northland, partie 3 : de Cape Reinga à la côte Ouest

Cape Reinga, Northland

Le temps d’une journée, j’ai partagé ma route avec Cécilia, une Argentine, Matias, un Uruguayen, et Thomas, un Allemand. Nous avons loué une voiture à Paihia et sommes partis avec l’objectif d’atteindre le point le plus au Nord du pays : Cape Reinga ! Ensuite, j’ai prévu de redescendre vers Auckland par la côte Ouest du Northland, partie beaucoup moins touristique et plus rurale.

Cape Reinga entre potes

Cap au Nord du Nord de la Nouvelle-Zélande !

Rainbow Falls, Northland

Mes nouveaux amis et moi avons loué une voiture pour la journée, et je dois dire que nous avons vite mis l’ambiance dans notre bolide ! En chemin, nous nous sommes arrêtés à Rainbow Falls, près de Kerikeri. Encore une belle cascade ! 

La route jusqu’à Cape Reinga est longue, très longue. Mais, pour nous, ce fut l’occasion de faire connaissance, et d’admirer les paysages de plus en plus sauvages à mesure que les habitations se raréfient, que la végétation se fait si particulière, et que les premières dunes de sable se laissent apercevoir… Une fois l’engin garé, nous nous sommes rendus sur ce lieu sacré et chargé de légendes maories, où les âmes quittent ce monde pour le suivant après la mort…

Northland, rencontre entre la Mer Tasman et l'Océan Pacifique

C’est très beau, ce petit phare qui vous appelle tout au bout du chemin déploie un charme bien à lui, et, en contrebas, un phénomène assez incroyable se déroule en permanence… Il s’agit de la rencontre entre l’Océan Pacifique et la Mer Tasman. On peut réellement voir ces deux entités aller chacune dans un sens, les vagues s’entrechoquant le long d’une ligne bleue et blanche. Magique.

Tous aussi émerveillés les uns que les autres, nous avons poursuivi notre route vers une plage célébrissime du Northland, appelée Ninety Miles Beach. J’ai appris depuis que cette plage ne faisait pas du tout 90 miles, mais 55 (soit environ 88 km). Selon l’un de mes hôtes de couchsurfing, ce nom aurait été donné suite à l’estimation du premier cavalier l’ayant parcourue de bout en bout. Quoi qu’il en soit, l’endroit est fabuleux. Plus qu’une simple plage, il s’agit de grandes dunes de sable qui se succèdent et prennent l’aspect d’un grand désert… Une activité touristique et très marrante, que je vous recommande absolument, est de dévaler ces dunes à plat ventre sur une planche de surf ! Si vous avez la vôtre, c’est parfait, sinon vous pourrez en louer une en arrivant sur place.

Ninety Miles Beach

C’est donc avec beaucoup de bonne humeur que s’est achevée cette journée, et j’ai quitté mes copains à Kaitaia, où j’avais rendez-vous avec mon hôte rencontré sur le site du couchsurfing.

Perdue dans le Northland au milieu des vaches

Fougères du NorthlandJe suis restée deux nuits dans cette ferme où mon hôte s’occupe seul de plusieurs centaines de vaches destinées à être transformées en fabuleux steaks. Il habite quelque part dans le Nord-Ouest du Northland, pas trop loin de Broadwood. Une fois de plus, l’expérience de couchsurfing s’est révélée touchante et enthousiasmante. Je ne connais rien du monde agricole et mon hôte a bien ri, surtout quand après m’avoir guidée à pas de géants dans une promenade à travers champs, il m’a demandé de l’aider à rassembler ses vaches. Je me suis retrouvée donc à quelques mètres de ces bêtes, à agiter les bras en poussant des cris supposés les faire avancer. Bon d’accord, elles n’ont pas bougé d’un pas, préférant me regarder, éberluées…

Le soir, mon hôte m’a présentée à sa famille, et après avoir rencontré son grand-père, personnage formidable dont le traitement médical se compose d’un délicieux vin cuit (j’y ai bien sûr eu droit ! ), je me suis vue invitée à manger avec ses parents, sa soeur et son neveu. J’ai alors pu déguster le plus gros (et le meilleur) steak de ma vie, accompagné de bons légumes du jardin. Ce fut une soirée mémorable, à regarder le rugby, jouer avec le petit Dale de quatre ans, discuter avec la mère de mon hôte. Ils étaient ravis de m’ouvrir les portes de leur quotidien néo-zélandais et de partager ce repas avec une simplicité déconcertante. Mon instinct me disait depuis longtemps que la vie pouvait être comme cela, simple et dans le partage. Internationale, belle. Mon quotidien en Nouvelle-Zélande est en train de me le confirmer.

Je crois que j’ai bien fait d’aller toquer à la porte de mes rêves… Ce qu’il y a de l’autre côté fait chaud au coeur.

Broadwood, Northland

Dans les confins de Dargaville et de Ripiro Beach

J’ai salué et remercié de tout coeur mon hôte juste avant de prendre le ferry entre Kohukohu et Rawene, où il m’a conduite de bon matin. Ce ferry sur la côte Ouest du Northland m’a permis de continuer ma descente vers Auckland, avec un prochain stop dans une autre ferme, laitière cette fois-ci, où un nouvel hôte m’a acceptée pour trois nuits.

Sur le ferry, deux femmes me dévisageaient, visiblement peu habituées à croiser des touristes dans le coin. Quand je leur ai dit que je comptais faire du stop jusqu’à Dargaville, elles ont crié au scandale et à l’inconscience. L’une d’elle s’en est allée toquer à la fenêtre d’une voiture, et quelques secondes plus tard mon sac à dos était embarqué et Steve, un surfeur aguerri et bronzé, m’encourageait à monter pour les prochains kilomètres… Je n’ai donc même pas eu à lever le pouce… Nous avons partagé un bout de chemin très agréable, à parler de ses nombreux voyages à la recherche des meilleures vagues. Il m’a déposée à un village, ou plutôt à un café entouré de trois ou quatre maisons. Il était tôt et j’avais le temps, alors j’ai dégusté un chocolat chaud et savouré l’instant, stylo et carnet de voyage à portée de main… Mon sourire ne pouvait plus s’effacer une seconde de mon visage…

Tane Mahuta Je suis repartie le pouce en l’air, peu convaincue par cette route déserte. Deux voitures sont passées sans s’arrêter. J’ai continué d’avancer, résolue à marcher quelques kilomètres. Et puis non, finalement, la troisième voiture s’est arrêtée et Suzy m’a fait monter. Elle se rendait à Auckland pour les 80 ans de l’une de ses copines. Elle était bavarde et rayonnante, quel plaisir ! J’aurais pu continuer jusqu’à Dargaville avec elle, mais je souhaitais m’arrêter à Waipoua Forest pour découvrir Tane Mahuta, le plus grand arbre Kauri vivant de Nouvelle-Zélande. Alors elle m’y a déposée, et m’a demandé d’attendre quelques secondes, afin de m’offrir une pomme de son jardin. C’est bête, mais j’en avais presque les larmes aux yeux…

L’histoire maorie de Tane Mahuta m’a bien plu. Cet arbre géant est le fils du Ciel, le père, et de la Terre, la mère. Eperdument amoureux, le Ciel et la Terre étaient collés l’un à l’autre. Mais Tane Mahuta, l’un de leurs enfants plus curieux que les autres, bien décidé à voir le Monde et sortir de cet enfermement, les a poussés de toutes ses forces. L’horizon est donc apparu et Tane Mahuta a rendu la vie possible entre le Ciel et la Terre, faisant de lui le Dieu de la forêt et de toutes les choses vivantes… L’espèce Kauri est d’autre part connue en Nouvelle-Zélande puisque ces arbres servaient aux tribus maories pour la construction des wakas, leurs barques. Aujourd’hui, c’est une espèce extrêmement protégée.

Autostop dans le Northland

Après cette belle découverte, j’ai voyagé dans le van d’un couple de quinquagénaires danois en vacances, et nous avons beaucoup discuté ! Nous avons partagé un pique-nique sur les rives des lacs Kai Iwi, dans une atmosphère très familiale. Puis ils m’ont déposée à Dargaville, où mon hôte est venue me récupérer quelques heures plus tard.

Les jours qui ont suivi furent très gais, rythmés par les blagues de mon hôte et bercés par le calme de la campagne ensoleillée. Nous avons cuisiné ensemble, avec un autre français venu travailler quelques temps à la ferme laitière. Sa soeur et son fils sont également venus en visite. J’en ai profité pour me balader dans les environs, faire un footing accompagnée de Roy, le chien de la ferme, mon nouveau super pote, et découvrir un autre endroit magique… Quad sur Ripiro BeachRipiro Beach, la plage interminable ! Cette plage de plus de 100 km est la plus grande de Nouvelle-Zélande sur laquelle il est possible de conduire en 4×4 ! Pour m’y rendre, mon hôte m’a fait grimper sur son quad et a dévalé les collines en dérapant à tous les tournants ! Rires et sensations fortes garanties ! Puis il est retourné à ses vaches.

Plage immense dans le Northland

Les oiseaux de Ripiro Beach

Et là, j’ai passé quelques heures à me pincer pour savoir si je rêvais… Cette plage est gigantesque. J’ai eu beau marcher, le bout n’apparaissait pas, seule une brume produite par le contact de l’eau et de l’air chaud se devinait à l’horizon, et ce de chaque côté… Il n’y avait personne d’autre que moi et quelques 4×4. Oh pardon, je ne suis pas exacte ! J’étais en fait entourée d’une quantité d’oiseaux phénoménale. Oiseau prenant son envol

Leur spectacle interminable m’a fascinée, tout comme ces immenses roches jaunes sur le bord de la plage… Une entrée se dévoilant entre celles-ci, je m’y suis enfoncée et me suis alors retrouvée dans une sorte de canyon, certainement le fruit d’une rivière asséchée entre des montagnes de sable durcies par les années. Incroyable.

Canyon dans le Northland

Je ne sais plus vraiment dans quel pays je suis, entre ces plages tropicales, ces fermes laitières, ce petit canyon digne d’un western… Il paraît que ce pays magique s’appelle la Nouvelle-Zélande

J’ai fait beaucoup de photos ces derniers jours, alors cliquez ici pour découvrir l’album que je vous ai réservé !

Levé du soleil sur le Northland

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Ile du Nord

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4 Comments

  1. 1

    Que de belles photos et un récit toujours aussi agréable à lire.
    Lorsque tu reviendras dans les Vosges, je veux te voir rassembler les vaches !!!!

  2. 3

    pays magique assurement ! dédicace spéciale à tes hotes et covoitureurs… qui vont bien au delà de ce qu’ils se sont engagés à faire… ajoutant aux services une humanité formidable… et je suis sur que tu as su contribuer à ces bouillonnements d’humanité…
    bisou

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