Plonger avec des raies manta à Nusa Lembongan

Nusa Lembongan

Après la découverte de l’Est de Java, je retournai sur Bali en ferry puis en bus, afin de passer mes derniers jours avec Steffy et Martin à Nusa Lembongan, petite île à l’Est de Bali. 

After my visit to Eastern Java, I returned to Bali by ferry and bus, to spend my last days with Steffy and Martin in Nusa Lembongan, a small island East of Bali.

Retrouvailles et départ pour Nusa Lembongan

Nous nous retrouvâmes à Sanur, d’où les bateaux partent pour les îles voisines. Sanur est une petite ville touristique assez charmante, au bord de l’eau, moins typique et plus occidentalisée mais plaisante. Steffy est une amie qui m’est très chère, et la retrouver ici sous les chaleurs de l’Indonésie (la dernière fois, nous étions sous la neige strasbourgeoise…) avait quelque chose de surréaliste. Il nous fallut une minute pour comprendre, je crois. Cela fait un bien fou quand on est sur la route depuis longtemps, que de retrouver ici et là des personnes avec qui l’on avait passé du temps dans un autre pays ou un autre contexte. Cela permet de lier tout ensemble. De ne plus considérer son chemin comme une accumulation de périples fragmentés dans des lieux différents. Parce qu’en vérité il en est bien différemment. Je ne sais pas si le monde est petit, mais je sais qu’il est un, et non pas multiple. Il est un dans l’universalité des sourires, l’universalité de la beauté, des émotions et des énergies qui se connectent à mesure que nous les faisons se connecter. Le besoin d’appartenance n’a rien à voir avec le concept de ville natale ou de traditions nationales. On appartient à notre environnement et aux êtres autour de nous à chaque fois que nos émotions s’ouvrent et qu’on choisit nous-même d’y appartenir, de laisser son armure pleine d’étiquettes à l’entrée, et de simplement observer, réagir, embrasser ce qui est là autour de nous. On appartient à la montagne que l’on grimpe avec intention, au marché dont l’on respire les odeurs et attrape les sourires, à n’importe quel moment où l’on est présent et simplement guidés par la conscience d’être présent, avec attention et gratitude. Bien sûr, retrouver des personnes chères dans des contextes qui sont nouveaux pour nous aide ou accélère ce process. Tout à coup, tout semble familier. Tout à coup, on a baissé la garde.

We met up in Sanur, from where the boats leave for the neighboring islands. Sanur is a charming little tourist town, by the sea, less typical and more westernized but still pleasant. Steffy is one of my dearest friends, and catching up with her here in the hot Indonesia (last time we saw each other, we were under the snow in Strasbourg …) was quite unreal. It took us a minute to understand, I think. It is a good feeling, when you have been on the road for a long time, to find here and there people you had spent time in another country or another context before. It links everything together. So you no longer consider your journey as an accumulation of fragmented stays in different places. Because it is very far from that. I do not know if the world is small, but I know that it is one, not multiple. He is one in the universality of smiles, the universality of beauty, emotions and energies that connect as we make them connect. The need for belonging has nothing to do with the concept of hometown or national traditions. We belong to our environment and to the beings around us whenever our emotions open up and we choose to belong to them, to leave our armor full of labels at the entrance, and to simply look around, react, embrace what is right there. We belong to the mountain that we climb intentionally, to the market where we breathe and smell, to any moment when we are present and simply guided by the consciousness of being present, with attention and gratitude. Of course, meeting friends in contexts that are new to us can accelerate this process. Suddenly everything seems familiar. Suddenly, we no longer resist.

Sanur, pastèque

C’est pour cela que je garde un souvenir doux de Nusa Lembongan, que nous avons atteint après une traversée en bateau mouvementée (sans commentaire). Nous y avons trouvé un charmant petit hôtel, encore assez vide car la haute saison n’avait pas commencé, et y avons posé nos sacs pour quelques nuits. C’est aussi là que j’ai rencontré Shannon, l’une de ces âmes, tu sais, qui doivent croiser ton chemin. Une artiste inspirée et sensible, passionnée de plongée, calme à l’extérieur, bouillonnante à l’intérieur, le regard aiguisé et attentif, le sourire qui en dit plus que l’on pourrait croire.

That’s why I keep such a sweet memory of Nusa Lembongan, that we reached after a (horrible) boat crossing (no comment). We found a lovely little hotel, still quite empty because the high season had not started, and settled there for a few nights. It is also where I met Shannon, one of these souls, you know, who have to cross your path. An inspired and sensitive artist, passionate about diving, calm on the outside, bubbling on the inside, with a sharp look, and a smile that means more than you could believe.

Sur la plage à Nusa Lembongan

Ces quelques jours furent reposants, et nous en avions tous besoin, apparemment. Nusa Lembongan est totalement appropriée pour ralentir le rythme, et la circulation folle du reste de l’Indonésie semble ici disparaître, le temps est quelque peu suspendu. Il est possible de marcher tout autour de cette petite île, et même de sa voisine Nusa Ceningan. Nusa Penida, plus sauvage et plus grande, est plus facile à découvrir en scooter ou en allant tout autour, par la mer…

These few days were relaxing, and we all needed that, apparently. Nusa Lembongan is totally appropriate to slow down, and the crazy traffic of the rest of Indonesia seems to disappear, time is almost off. It is possible to walk all around this small island, and even its neighbor Nusa Ceningan. Nusa Penida, wilder and bigger, is easier to discover by scooter or going all around, by the sea…

Marcher sur Nusa Lembongan

Plonger avec des raies manta

S’il fallait une bonne raison de se rendre à Nusa Lembongan, la voici : de là partent des clubs de plongée en bateau autour de Nusa Penida, afin d’aller vivre l’expérience extraordinaire de plonger avec… des raies manta. Des vraies, immenses, 3 à 5 mètres d’envergure… Depuis que j’avais passé mon premier niveau SSI à Amed, j’étais de toutes façons obsédée par l’idée de retourner plonger. Alors après avoir choisi un club de plongée, nous avions réservé pour une sortie tôt le lendemain, direction Manta Point.

If there was a good reason to go to Nusa Lembongan, here it is: from there, some diving clubs go around Nusa Penida, so you can have the extraordinary experience of diving with … manta rays. Real ones, huge ones, 3 to 5 meters large… Since I passed my first level SSI Amed, I was obsessed with the idea of ​​going back to diving anyway. So we chose a diving club, and we booked for an early departure on the next day, to Manta Point.

Bateau à Sanur

Manta Point est une station naturelle de nettoyage des raies manta. Une quoi ? Oui, rien que ce concept est fascinant… Une station de nettoyage donc, est un lieu où des espèces animales maritime viennent passer un peu de temps pour se faire nettoyer, purifier, exfolier… et ce par d’autres espèces animales, des petits poissons ou des petites crevettes. A Manta Point, les raies manta viennent donc de temps en temps profiter des services des « nettoyeurs », oui oui, c’est un  peu leur spa… Elles y nagent lentement et paisiblement, se détendent pendant que le travail est fait, avant de repartir vaquer à leurs occupations.

Manta Point is a natural cleaning station for manta rays. A what ? Yes, this concept is fascinating… A cleaning station is a place where marine animals come and spend some time being cleaned, purified, exfoliated … by other species, small fishes or small shrimps. In Manta Point, manta rays come from time to time to benefit from the services of the « cleaners », yes, like their own spa … They swim slowly and peacefully, relax while the work is done, and they head off to the rest of their day.

Et au milieu de ce spectacle extraordinaire, nous voilà, petits plongeurs que ces grands animaux majestueux semblent approcher avec curiosité… Les voir danser, flotter, onduler, Princesses majestueuses, sombres et lumineuses à la fois, louves des mers… Comme une hallucination. Le privilège est trop immense pour ne pas être touché profondément par ces animaux. Je n’ai pas de clichées à partager de cette sortie, malheureusement, mais si le sujet vous intrigue il y en a beaucoup sur internet !

And in this extraordinary show, here we are, small scuba-divers that these majestic animals seem to look at with curiosity … We can see them dancing, floating, waving, beautiful princesses, dark and luminous at the same time, wolves of the seas … Like a hallucination. The privilege is too great not to be touched deeply by these animals. I do not have pictures of this day, unfortunately, but if you would like to see some, check out the internet!

Plage de Nusa Lembongan

Pour finir…

Dernièrement, j’ai appris via les réseaux sociaux qu’une vague de déchets plastiques avait envahi Manta Point quelques semaines après notre passage là-bas. J’ai vu les images. J’ai pleuré. Comment est-ce possible ? Comment en sommes-nous là ? Je ne peux pas entrer dans de grands débats à ce sujet à présent. Je ne peux ni prétendre avoir des solutions à apporter, des jugements à faire, ni exprimer une quelconque colère. Je ne comprends pas, je suis triste et abasourdie. On voit tous ces images, et on retourne à nos vies « paisibles ». On voit les déchets qui recouvrent les endroits magiques de l’Indonésie (y compris l’intérieur du cratère du Mont Bromo…) et on déplace le champ de vision de nos appareils photos ou on utilise photoshop pour ne pas faire face au drame. Parce qu’on ne sait pas quoi faire, comment, pourquoi. Pourtant, en Indonésie, il est certain qu’on ne peut pas prétendre n’avoir pas vu le désastre de la pollution.

Recently, I saw on social medias that a wave of plastic waste had invaded Manta Point a few weeks after our visit there. I saw the pictures. I cried. How is it possible ? How did we get to that point? I can not get into big debate about it now. I can not pretend that I have solutions, I can not make judgments, nor express any anger. I do not understand, I am sad and shocked. We see all these images, and we go back to our « peaceful » lives. We see the waste that covers the magical places of Indonesia (including the interior of the crater of Mount Bromo …) and we move the focus of our cameras or we use photoshop to avoid showing the drama. Because we do not know what to do, how, why. Yet, in Indonesia, it is certain that we can not say that we have not seen the pollution disaster.

Piscines naturelles, Nusa Lembongan

Bien sûr, si je dois faire un bilan de mon mois en Indonésie, qui est aussi le premier mois que je passe sur le continent asiatique, j’ai envie de vous dire combien la culture hindouiste, les sourires des enfants, l’ambiance vivante, les couchers de soleil sur la mer, la beauté des rizières, les saveurs de la nourriture, resteront dans ma mémoire précieusement. Bien sûr, je vous dirai que je reviendrai, je l’espère, et que j’irai explorer d’autres joyaux de cet archipel incroyable. Bien sûr, l’accueil merveilleux dont j’ai bénéficié sera la première chose que je retiendrai.

Of course, if I have to sum up my month in Indonesia, which is also the first month I spent in Asia, I want to tell you how much the Hindu culture, the smiles of children, the happy vibes, the sunsets on the sea, the beauty of the rice fields, the flavors of the food, will remain in my memory preciously. Of course I will tell you that I will come back, I hope, and that I will explore other jewels of this incredible archipelago. Of course the wonderful people who welcome me will be the first thing I will remember.

Enfant sur la plage

Mais il serait tout de même bien hypocrite de ne pas parler des tonnes de déchets partout, et des questionnements qui m’ont occupé l’esprit pendant tout mon séjour. Sur la possibilité même qu’il est donné ou non de résoudre ce problème ici, les infrastructures disponibles, l’éducation accordée à la population, la sensibilisation même des visiteurs…? Quelle est notre place en tant que voyageur ? Nous avec nos gros sabots et nos gros dollars, que venons-nous faire ici ? En quoi contribuons-nous à l’évolution de ce pays, de ces pays, de ces environnements, de notre planète ? Je vais laisser toutes ces questions ouvertes pour l’instant, mais je crois qu’on devrait en parler un peu plus, car tout(e) seul(e), ce n’est pas facile de faire émerger des réponses…

But it would still be very hypocritical to not talk about the tons of garbage everywhere, and about the questions that were in my mind during all of my stay. Questions on the even possibility to solve or not this problem here, the available infrastructures, the education offered to the locals, and to the visitors… What is our role as a traveler? We, with our big shoes and our big dollars, what are we doing here? How do we contribute to the evolution of this country, these countries, these environments, our planet? I’m going to leave all those questions open for now, but I think we should talk a bit more about it, because all by oneself, it’s not easy to bring out any answers…

Voici mon petit album photos pour cet article ! A bientôt dans d’autres paysages…

Here is my little photo album for this article ! See you soon in other types of landscapes…

Lumière, Bali

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Indonésie

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