Pourquoi et comment faire du stop en voyage ?

Je voulais essayer depuis longtemps de faire de l’auto-stop, convaincue que c’était un moyen génial de rencontrer des personnes au grand coeur et de vivre de belles aventures humaines, et je l’ai fait !

C’est tellement simple, vous vous postez là, au bord de la route, avec votre sac à dos et votre sourire à l’affut, le pouce en l’air, et vous attendez qu’un coeur tendre mette son clignotant et ralentisse…

C’est si enthousiasmant et excitant de courir pour rejoindre la voiture qui accepte de se « stopper » pour voir si elle peut vous aider ! Une petite pointe d’adrénaline qui en elle-même vaut le détour et que j’avais très envie de ressentir.

Alors, pourquoi faire du stop à part pour cette agréable sensation ?

Tout d’abord, parce que dans un bus ou dans la voiture que vous louerez par vous-même, bon courage pour engager la conversation avec d’autres personnes ! Quand vous choisissez de faire du stop, vous choisissez non seulement de rencontrer du monde, mais en plus de rencontrer des personnes qui elles-mêmes seront volontaires dans cette démarche, et donc en général des personnes causantes et agréables. Je vous vois venir… Vous allez me dire, oui, et aussi des personnes qui se ferait bien l’une de vos cuisses au barbecue… Alors tout d’abord, les personnes mal-intentionnées ne représentent pas la majorité de la population… Et de plus, il faut savoir se fier à votre première impression et rester vigilant. Rien de vous oblige à monter dans une voiture, et au moindre doute vous pouvez refuser en prétextant que ce n’est pas là que vous souhaitez vous rendre. Mais pour le « comment », j’y reviens ci-dessous. Donc effectivement, le stop vous fait rencontrer des personnes philanthropes, et de toutes sortes. J’ai moi-même eu le plaisir de rencontrer des locaux qui étaient ravis de voir des touristes apprécier leur beau pays, des conducteurs qui étaient eux-mêmes d’anciens auto-stoppeurs et avaient ainsi l’occasion de rendre un peu l’aide qu’on leur avait apportée, d’autres voyageurs qui étaient contents de faire un bout de chemin en bonne compagnie… Du caractère enjoué et farceur inoubliable de jeunes hommes hauts en couleurs à la personnalité touchante d’une mère à l’histoire douloureuse qui profita de 100 km qu’elle faisait habituellement seule chaque week-end pour se livrer à moi, ces expériences humaines ont été si enrichissantes qu’elles ont tout simplement transformé mon trajet.
Car voilà la deuxième bonne raison de faire du stop : faire du trajet une expérience de voyage à part entière. Car ne voyage-t-on pas terriblement bien à travers les histoires que nous racontent les gens rencontrés sur la route ? Et tout d’un coup les paysages par la fenêtre prennent la couleur de ces récits multiples, sur la vie quotidienne, le voyage actuel ou de précédents périples… Et c’est captivant !
En plus, si vous êtes dans un pays étranger dont vous souhaitez pratiquer la langue, c’est l’occasion rêvée et spontanée de progresser et de vous faire plaisir !
Quatrième bonne raison, les locaux connaissent parfois des raccourcis, ou des chemins dérobés que les touristes ne connaissent pas, et peuvent vous conduire au plus près de votre but quand ils en ont le temps et l’envie (pour ma part ce fut régulièrement juste devant la porte de mon auberge de jeunesse !) .
Dans la même logique, en discutant avec eux, vous allez souvent pouvoir dénicher des petits secrets sur le lieu où vous vous rendez, un point de vue à ne pas louper, un bar à tester absolument, une spécialité locale originale, un évènement qui a lieu le lendemain et dont vous n’aviez pas entendu parler… Loin des attrapes touristes et proche de la vie locale, votre voyage prendra évidemment un tournant plus authentique et plus privilégié.
Et bien évidemment, une sixième bonne raison est que ce trajet ne vous coûtera rien d’autre qu’un peu (ou beaucoup) de votre salive, des remerciements chaleureux, et des souvenirs uniques au monde !

Mais bien sûr il y a quelques points importants à prendre en compte…

Comment faire du stop pour que tout se passe bien ?

Effectivement, méfiez-vous des conducteurs qui s’arrêtent et engagez la conversation avant de monter dans la voiture pour vous rendre compte si vous « le sentez » ou non. Les conducteurs très rassurants sont souvent des touristes, ou des personnes qui voyagent en couple voire en famille, et, désolée pour les préjugés, les femmes.
D’autre part et si possible, pour que votre trajet en stop se passe bien, je vous conseille de vous renseigner sur les horaires de bus au préalable et de commencer votre stop au moins une heure avant le bus que vous souhaitiez prendre. De cette façon, si vraiment cela ne marche pas pour quelque raison que ce soit, vous pouvez choisir de prendre un bus qui vous conduira à votre destination.
En outre, positionnez vous à un endroit où la majorité des voitures va dans la direction que vous souhaitez atteindre (si c’est à un carrefour, plutôt après la sortie qui vous intéresse qu’à l’entrée du carrefour par exemple). Et bien sûr, sur le bon côté de la route !
Choisissez un endroit où les voitures ne roulent pas trop vite, dans la mesure du possible, et surtout un endroit où il existe un espace pour pouvoir s’arrêter en toute sécurité.
Vous pouvez choisir de faire un petit panneau qui indique votre direction, cela permet de filtrer les voitures et d’encourager celles qui s’y rendent à vous prendre. Attention toutefois, si vous n’êtes pas tranquilles et souhaitez utiliser l’excuse du « je ne vais pas là merci bien » si quelqu’un vous parait louche, ça peut être un frein. Si vous êtes deux, c’est toujours plus facile de se sentir à l’aise. D’autre part, si vous faites un long trajet, privilégiez des panneaux avec des étapes, plutôt qu’une destination trop lointaine où personne ne risque de vous déposer.
Levez le pouce, souriez aux voitures, et soyez réactif, parfois les voitures hésitent, ralentissent puis accélèrent… Essayez de ne pas les laisser filer et courrez leur après quand vous voyez qu’elles ralentissent. Certains vous feront bonjour de la main et vous souriront. Rendez-leur, c’est toujours plaisant !
Enfin, renseignez-vous toujours sur le pays où vous souhaitez entreprendre cette expérience. Parfois, cela ne se fait tout simplement pas, et encore moins si vous êtes une femme, donc attention. Pour ma part, j’ai eu cette première expérience en Irlande, que je savais être un pays réputé pour le stop, même si, comme me l’ont confirmé les Irlandais, cette pratique a énormément baissé depuis 20 ans. Mais les nostalgiques de cette époque sont toujours ravis de prendre des auto-stoppeurs !
Soignez votre attitude. Certes vous vous méfiez des conducteurs, mais aussi peuvent se méfier de vous. Si vous êtes habillé en tenue de sport, avec un sac de randonnée, des chaussures de marche, un grand sourire et une attitude dynamique, vous aurez toujours plus de chance qu’avec des fringues déchirés et des cheveux gras jusqu’aux pieds, soyons honnêtes…
Et enfin, comment faire du stop ? En profitant de cette expérience comme faisant part entièrement de votre aventure, et en en faisant profiter votre conducteur généreux. Les sourires, les bises, les mains serrés et les klaxons quand vous quitterez le véhicule seront autant d’indices pour vous prouver que vous aussi, vous avez illuminé la journée de l’autre.