Travailler dans une ferme laitière en Australie… Non ?… Si !

A la ferme

J’en ai des palpitations… A l’heure où je commence cet article, me voilà arrivée au bout de douze semaines de titillement de mamelles de vaches… Alors attachez vos ceintures, vissez vos casquettes, je vous emmène !

I am shivering… Right now, at the moment when I begin to write this article, I am done with twelve weeks tickling cows teats… So fasten your seatbelts, put your sunhat on top of your head, I am taking you there ! 

Matin à la ferme

La genèse : une histoire de pommes, évidemment…

The genesis: an apple story, quite obviously… 

Au commencement, il y eut un jardin qui ne ressemblait pas trop au jardin d’Eden. C’était un immensissime (oui, oui…) verger de pommiers, où j’étais partie cueillir le fruit de la tentation à corps perdu. Je vous en avais parlé sur ce blog… Le péché a du sacrément se banaliser depuis la vieille époque puisque ce sont quelques tonnes de pommes qui m’ont rompu le dos pendant onze jours de labeur. Oui, onze jour, et l’apocalypse avait sonné, ou plutôt la fin de la cueillette, les superviseurs asiatiques nous ayant annoncé jovialement « no more apples, no more job ». Bien, bien, bien… Il me fallait 88 jours, ou trois mois de travail en ferme afin d’accéder au graal des voyageurs en Visa Vacances Travail en Australie, à savoir… PommesObtenir une deuxième année de ce visa. J’avais pesté pour la forme quant à l’arrêt impromptu de cet emploi onirique, mais j’étais en fait ravie de quitter ce jardin de malheur, où les bonnes odeurs de pommes étaient gâchées par quelques déconvenues majeures. Mais passons…

At the beginning was a garden not that similar to the Garden of Eden. It was a huge huge apple orchard, where I left to pick the fruit of the temptation with all my heart. I already talked about it in this blog (in french though…) The sin might have expand very much since the old times as it has been a few tonnes of apples that broke my back for eleven days of labour. Yes, eleven days, and the apocalypse was already there, or rather the end of the picking, as my asian supervisors advised us joyfully « no more apples guys, no more job ». Well, well, well… I needed 88 days, or three months of farmwork to be granted the grail of the travelers in a Working Holiday Visa in Australia, which is… to get a second year of this visa. I had been pretendingly grumpy about the end of this picking job, but i was glad to leave this nightmare garden, where the wonderful smell of the apples was wasted by a few major issues. But well, let’s get to the point… 

Une ferme de trouvée, mille sueurs froides de gagnées

I found a farm, did I really ? … 

L’idée de travailler en ferme continuait de faire son chemin dans mon esprit de petite mignonette de l’accueil d’entreprises touristiques, spécialiste de l’eyeliner et des tailleurs… (C’est pour la rime, et je force le trait hein, cela ne coûte rien de s’auto-caricaturer quelque peu). Il faut bien le dire, l’idée d’être plus au contact de la nature et moins à celui de l’espèce humaine m’attirait réellement… Mais d’ici-là à imaginer ce qui se tramait dans ma boule de cristal… Les dés furent joués par je ne sais quels diablotins et je me retrouvais en contact avec Kristen, là, comme ça, par internet. J’essayais même de me vendre un peu afin de me faire embaucher dans sa ferme laitière, pour traire des vaches, oui, oui… Alors ne sachant quels atouts faire valoir, j’avais précisé que je n’avais aucune expérience du tout du tout dans ce domaine. Peut-être espérai-je au fond de moi qu’elle passerait son chemin… Mais non, j’avais le poste…

I still had in mind the idea of working in a farm, me, this little cute hostess of touristic companies, specialist of eyeliner and classic worksuits (this is a bit exagerated, but I reckon it is okay to make a bit of a caricature of myself). I have to say, being more in contact with nature and less with human beings was actually something I quite wanted… But from that to what was actually going to happen in my cristal ball… Some little evils may have rolled the dice and my future was decided, and I ended being in touch with Kristen, by the internet. I even tried to sell myself a bit so I could work in her dairy farm, to milk cows, yes, yes… So, as I didn’t really know which of my qualities I should argue about, I finally precised that I had no experience at all, like, at all, in farmwork. Maybe I was hoping that she would skip my application… But no, I got the job…

 

Les semaines suivantes virent un phénomène assez hilarant, à savoir la réaction de mes proches à qui j’annonçais la couleur de mon nouvel emploi. Ah oui ? Ah… Toi ? Ah… En Australie ? Ah…

The following weeks were pretty hilarious, when I had to tell my friends and family which kind of job I was about to start, and had to look at their face. Oh really ? Oh… You ? Ah… In Australia ? Ah… 

 

J’essayais de faire un peu la fière mais bon, l’humour m’aidait surtout à masquer une incertitude vissée là dans mon estomac. J’écrivis à mon amie Barbara qui fait le même métier chez les voisins, en Nouvelle-Zélande, et elle acheva de me convaincre de la beauté de ce qui m’attendait. Elle me parla principalement de la merde (oui, oui la merde) de vache, bouse, caca, beurk, appelez cela comme vous l’entendrez… Elle m’expliqua que j’allais en avoir partout, tout le temps, constamment, indubitablement, inlassablement, éperdument. Mais que sinon, c’était très sympa, à part les horaires assez horribles, démarrage en pleine nuit, pause en pleine journée, reprise jusqu’à épuisement. Bon, bon, bon…

I tried to look proud but well, humor mainly helped me to hide a high level of doubts. I wrote to my friend Barbara who has the same job in the neighbor country, New Zealand, and she finished to paint me the beauty of what was coming. She mainly told me about the shit (yes, yes the shit) of the cows, the poo, the yuck, the whatever you want to call it… She explained me how much I will be covered of it, everytime, all the time, all day long, with passion. But apart of that, she said it was fun, except the horrible schedule, with morning shift starting in the middle of the night, having a break in the middle of the day and afternoon shift until you just can’t more. Well, well, well… 

Vache dans l'enclos

Néanmoins, ce qui était bien, c’est que cette ferme était à Tocumwal, village adoré où j’avais déjà passé quelque temps précédemment et où JB and co m’accueillaient à bras ouverts. En y arrivant, les sourires en coin se poursuivirent de ce côté du globe, et cette fois-ci de la part de personnes qui savaient de quoi elles parlaient. JB le premier, me disant que c’était le pire boulot qu’il ait jamais fait, et qu’il avait absolument détesté. Cette cliente du pub qui se plaignait que ses enfants revenaient tous les soirs puants de leur ferme laitière… J’en passe.

However, what was great is that this farm was in Tocumwal, my beloved town where I had spent a while before and where JB and co welcame me again with their arms wide open. When I arrived there, the little smiles went on, except this time it was on the face of people who knew what we were talking about. JB first, telling me it was the worst job he had ever had, and that he hated it. Or this customer at the pub complaining about her kids coming back all stinky every night after work… And so on. 

 

Alors, comment vous décrire l’état dans lequel je me sentais en arrivant à cette ferme pour la première fois par l’une des innombrables après-midi ensoleillées de Tocumwal ? J’avais peu dormi la nuit, et mon ventre était noué.

So, how could I describe my feelings as I was arriving to this farm for the first time on another beautiful and sunny afternoon of Tocumwal ? I had slept no much, and my stomach was painful. 

 

J’étais passé à « l’opp shop » de Tocumwal la veille, où j’avais cherché à me faire une garde robe conforme à la tenue que m’avait recommandée Kristen (elle avait du lever les yeux au ciel de me voir demander quels vêtements porter pour traire des vaches). Au moins la réponse avait été assez claire : porte tout ce que tu ne voudras plus jamais porter. Les dames de « l’opp shop » m’avaient regardée avec curiosité flâner dans la boutique un peu désespérée. Puis j’avais posé un tas de frippes sur le comptoir, et elles avaient engagé la conversation, comme cela se fait très bien par ici… Oh ma pauvre, tu vas bosser dans une ferme laitière… Effectivement, ne prends rien de valeur. Ecoute, je t’emballe tout ça, et tu repars avec ce sac rempli de fringues pour juste 10 dollars, si, si, j’insiste, ne t’inquiète pas, je voulais me débarrasser des vêtements d’hiver… Impossible de lui donner plus. Et cela d’ajouter à mon angoisse. Je ne sais pas si je me serais sentie mieux au moment de me voir remettre mon costume de bagnard tel un Dalton.

I had been to the Opp Shop of Tocumwal the day before, so I could find clothes that would match with what Kristen had recommended me (she must have feel desperate when I asked about which clothes to wear to milk cows). At least, the answer was really clear : just wear all that you will never want to wear anymore. The ladies of the Opp Shop had looked at me curiously, going round and round in the little shop, pretty lost. Then I had left a fair amount of things on the counter, and they had started a conversation, as people do down here… Oh poor thing, you will work in a dairy farm… Indeed, don’t take any valuable there. Listen, I pack all of that for you, and you can have this full bag for just 10 dollars, yes, yes, I insist, don’t worry, I wanted to get rid of all the winter clothes… Impossible to give her more. And I just felt more anxious. I don’t know if I would have felt any better than that if I had been given my prison uniform. 

Champs

Je m’étais prévue une excuse en béton si jamais les choses s’avéraient réellement au-dessus de ma fierté de baroudeuse qui n’a peur de rien… Oui, étant sujette aux allergies, je m’étais dit qu’après tout, je ne pouvais pas savoir si j’étais allergique ou non aux vaches, et que peut-être ce serait un argument infaillible pour abandonner lâchement dans la discrétion la plus complète, probablement feignant une déception et une tristesse sans commune mesure…

I had organized a wonderful excuse for in case I just couldn’t cope with the job beside my traveler-who-is-not-afraid-of-anything’s pride… Yes, being quite sensitive to allergies, I was thinking that I couldn’t know if I was allergic to cows or not, and that maybe it would be a perfect argument so I could abandon slackly and with a total delicacy, even pretending a huge disappointment and an unbearable sadness…

 

Nous y voilà donc, et je vous en parle très très bientôt, de ce qu’il m’arriva après avoir franchi l’enceinte de cette ferme où je viens de passer douze semaines auprès de 800 vaches et d’une petite dizaine de collègues pour le moins inoubliables… Alors vous vous doutez que si j’ai tenu plus de deux jours, c’est que ce n’était pas tout à fait l’enfer… Mais allez, cela mérite bien un deuxième article, que je ne vous ferai pas attendre longtemps, c’est promis.

So here we are, and I will talk to you very soon about what happened when I passed the gates of the farm where I just spent twelve weeks with 800 cows and about ten colleagues pretty unforgettable… Well, you must think that if I stayed more than two days, it means it wasn’t really hell there… But well, it deserves a second article, and I promise I won’t make you wait for too long. 

Lever de soleil à la ferme

Vous aimerez aussi

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués par une étoile *

Vous pouvez utiliser ces balises HTML et ces attributs: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>