Vivre et travailler à Whakapapa… Retour d’expérience !

Whakapapa et le Mont Ruapehu

Voilà six mois que j’ai quitté la France pour aller vivre en Nouvelle-Zélande. Six mois, c’est tellement court et pourtant déjà long, riche, et dense en expérience… Sur ces six mois, j’en ai passé deux à voyager dans l’île du Nord, comme vous avez pu le lire au fil de mes articles sur le blog, puis je me suis posée dans un joyau naturel dont je suis tombée amoureuse en quelques secondes, le Parc National du Tongariro, parmi les merveilles de l’UNESCO , parmi les plus incroyables et magnifiques endroits de la Nouvelle-Zélande et certainement du Monde. Whakapapa en automneUn lieu qui m’a prise aux tripes au début de mon voyage, quand c’était encore l’été, par son atmosphère si particulière, ses couleurs démentielles, son charme magistral… Ces volcans m’ont bouleversée par leurs rouges, noirs, jaunes, bleus, inconcevables jusqu’au mois de juin, et maintenant m’ébahissent, recouverts de neige, majestueux, vierges, impénétrables… Parfait Ngauruhoe en hiverCette beauté terrifiante m’a rendue rêveuse et silencieusement heureuse des dizaines et des dizaines de matins en ouvrant les rideaux de ma chambre ou en partant marcher aux alentours.

Alors, j’ai décidé de rédiger un petit retour d’expérience sur ces derniers mois passés à travailler au Skotel Alpine Resort, à Whakapapa, au pieds des Monts Ruapehu, Ngauruhoe et Tongariro

La recherche de travail en Nouvelle-Zélande

Fleurs du Parc National du TongariroCertains m’ont déjà demandé ce que je pensais de la recherche de travail en Nouvelle-Zélande, si c’était facile, combien de temps ça prenait, etc. Pour ma part, cela faisait juste trois semaines que j’étais dans le pays quand j’ai découvert le Skotel Alpine Resort à l’occasion de ma randonnée sur le Tongariro Nothern Circuit. Je n’en étais pas encore à chercher du travail, mais cet endroit m’a inspirée, et j’ai envoyé un email au directeur. Le lendemain, il me répondait de venir le rencontrer comme j’étais sur place. J’ai évidemment accouru, curieuse, et j’ai fait connaissance avec Wayne, assise au bar dans une simplicité et une décontraction assez inédite. Autant dire que j’étais loin d’être en tenue formelle pour un entretien d’embauche… Mais au moins mes chaussures de randonnée avaient encore l’air flambant neuves… Après une discussion enjouée, Wayne m’a tendu la main en me disant « Welcome to the team »… Je ne réalisais pas trop mais j’étais ravie ! Puis j’ai continué mon voyage et profité du pays… Quelques semaines plus tard Wayne m’a demandé si je pouvais commencer le 1er mai. Et j’ai accepté. Je sais, j’aurais du lui dire que demander à une Française de commencer le 1er mai était un peu déplacé, mais je n’ai pas osé. Plaisanterie à part, je suis donc arrivée après deux mois de vagabondage, j’ai posé mon sac dans la chambre qui avait été préparée juste pour moi, et j’ai fait connaissance avec mes nouveaux collègues.

Aube sur le Ngauruhoe
Alors effectivement, je ne suis pas de meilleur conseil concernant la recherche d’emploi ici… Toutefois, pour avoir aussi discuté avec d’autres voyageurs, je dirais qu’il n’y a pas de règles, et que tout dépend de ce que vous souhaitez vivre dans le pays (certains recherchent des expériences longues et valorisantes sur le CV, d’autres des expériences inédites et qu’ils n’auraient pas pu avoir chez eux, d’autres des petits jobs peu contraignants pour financer le reste du voyage… chacun ses objectifs). Je pense que se présenter physiquement et faire un vrai démarchage, CV en main, marche assez bien ici, peut-être mieux qu’internet, mais je n’en ai aucune certitude.

Perdue sur mon bout de rocher

pistes de ski de WhakapapaWhakapapa, c’est le nom du minuscule village où est niché le Skotel Alpine Resort, au pied des pistes de ski du Mont Ruapehu, au départ de nombreuses randonnées, à 15 minutes en voiture du premier mini magasin, 40 minutes de petites villes sans trop d’attrait et 1heure 20 de la première ville digne de ce nom, Taupo. C’est le village le plus haut de Nouvelle-Zélande. Alors oui, premier constat, je suis perdue dans un écrin de beauté naturelle, loin des gens, loin du bruit… L’avantage est que le logement et la nourriture me sont fournis (contre un montant pris directement sur mon salaire), je n’ai donc pas à faire de courses. Mais l’inconvénient est que sans voiture et avec l’arrivée de l’hiver, la situation peut vite être oppressante. Alors au bout d’un mois j’ai craqué et j’ai acheté une petite voiture qui m’a déjà accompagnée dans bien des sorties et va certainement faire un bout de chemin avec moi dans les prochains mois.

Panorama des deux volcans

Une française dans un hôtel kiwi…

Le Blue LacCe contexte m’a tout de suite enthousiasmée professionnellement, et je me suis dit que forcément, dans un hôtel comme celui-là, je n’aurais que des visiteurs et clients adorables, et que j’allais me régaler. C’est vrai, presque tout le temps. Lors des week-ends et des vacances scolaires, c’est vrai, disons le plus souvent. Travailler au contact du public ne peut pas être rose tous les jours, même ici. Mais travailler avec l’équipe de collègues qui m’entoure est un bonheur évident.

Le Lac RotapounamuJe suis à la réception, et parfois au restaurant en tant que serveuse. J’aime les deux, et ce sont deux métiers que j’ai déjà fait par le passé. Evidemment, le challenge pour moi fut donc la langue. Je me débrouillais bien en anglais en arrivant dans le pays, mais parler dans la vie quotidienne et être capable de répondre à des clients en anglais, au téléphone, par email et en direct, ce n’est pas tout à fait la même difficulté. Le téléphone en particulier me terrifiait un peu. Mais après quatre mois je peux dire que ma plus grosse satisfaction porte sur les progrès que ce poste m’a permis de faire.

Cascade à WhakapapaUne autre particularité, liée à la précédente, est la relation qui s’établit avec les clients dès les premières secondes, quand mon doux (indélébile) accent français leur chatouille les oreilles. Certains sautent sur l’occasion pour en savoir plus sur moi, d’où je viens, ce que je fais à l’autre bout du monde, combien de temps je vais rester, etc. Cela permet d’établir un contact très positif, parfois très drôle, souvent très bienveillant, avec des clients. Parfois également, je me retrouve avec des clients français ou des îles polynésiennes, et forcément il y a cette reconnaissance des paires qui vous rend complices immédiatement, surtout ici loin de chez nous. Ce n’est pas désagréable non plus et j’ai eu de très belles surprises. Et puis parce qu’il y a toujours une ombre au tableau, certains confondent le fait d’avoir un accent avec le fait d’être une personne stupide et attardée. Et parfois, croyez-moi, ça peut faire mal. Les clients insatisfaits pour quelque raison que ce soit prendront un plaisir malin à vous enfoncer, vous, spécialement vous, l’étranger qui ne comprend rien… Peut-être que c’est un mal pour un bien, peut-être que ce genre de personnes vous rappellent à quel point le racisme a mille visages, à quel point l’intolérance peut être vaine et injuste, à quel point nous sommes tous égaux, et nous ne valons rien sans le sourire des autres, et à quel point il est de notre pouvoir de sourire aux étrangers quand nous serons de retour dans notre pays, parce que loin de chez soi et sans nos repères habituels, la bonté des êtres humains qui nous entourent est encore plus importante.

Un coucher de soleil au Skotel

La vie là-haut en plein hiver

Café en haut des pistesNon, je ne skie pas, mon genou a fait des siennes l’année passée et je n’ai pas envie de retenter l’expérience. Par contre, vivre dans ce cadre pour la saison d’hiver, c’est aussi partir marcher avant ou après le boulot sous les étoiles avec d’autres collègues motivés, faire le Tongariro Alpine Crossing par tous les temps et s’émerveiller encore et encore dans ce décors, aller prendre les remontes pentes pour boire un chocolat chaud au restaurant panoramique, boire un verre avec les collègues au bar et passer des moments inoubliables, admirer l’aube et le crépuscule inlassablement, tout comme les danses surprenantes des nuages, avoir une petite famille au quotidien qui veille sur vous et vous comble de câlins et de sourires, discuter avec des visiteurs venus des quatre coins du globes, vivre, s’enrichir…

Tama Lakes la nuit

Après six mois loin de chez moi, mes proches me manquent et je pense beaucoup à eux, mes bouteilles de vin préférées aussi me manquent… Mais j’ai appris tellement, j’ai avancé dans ma vie, j’ai vécu, j’ai été bouleversée, et ici à Whakapapa j’ai aussi eu le temps de me dire que tout n’est pas si différent, qu’on part loin mais que s’il y a bien une chose dont on n’est jamais bien loin, c’est soi-même, ses envies, ses doutes, ses frustrations, son histoire. Alors on essaye de prendre soin de tout cela, ici comme ailleurs, et de se laisser porter par les émotions du quotidien, ici comme ailleurs

Le Crossing enneigé

Les six prochains mois s’annoncent riches… Le printemps arrive bientôt, puis l’été… Je vais travailler encore quelques semaines ici avant de reprendre la route et finalement partir explorer l’île du Sud, dont on ne me dit que du bien depuis des mois, et qui me fait tant rêver…

Voici un album de mes photos préférées de ces derniers mois… Quelques images de ces montagnes qui j’en suis sûre, sont à présent gravées dans ma mémoire pour toujours.

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Ile du Nord

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6 Comments

  1. 1
  2. 3

    Hello !
    Je viens de découvrir ton blog, et je dois avouer que cet article est le premier que je lis sur ton blog.
    J’adore ta manière de retranscrire les sensations liées à ton voyage et à cette expérience. La Nouvelle-Zélande fait partie des pays que je ne connais pas mais qu’il me tarde de découvrir. Et ce premier aperçu, tant en photos qu’au travers de tes lignes ne fait que me conforter dans ma volonté d’y foncer.
    J’ai hâte de me plonger dans tes autres articles.
    Merci encore et à bientôt.
    David
    David Articles récents…Laissez-moi vous conter ma première expérience sauna.

    • 4

      Bonjour David, merci pour ton commentaire si positif, ça fait plaisir ! en effet pour moi ici ce fut le coup de foudre, l’évidence… j’ai encore tellement à découvrir dans ce pays, cet endroit sublime et cette atmosphère si particulière…

  3. 5

    Super intéressant comme article sur le travail en Nouvelle-Zélande.
    Je me demandais si il y avait des grilles de salaires ou si c’est un peu au petit bonheur la chance?

    • 6

      Je suppose qu’il y a une grille des salaires oui. Le salaire minimum, en brut, est de $ 15,25 par heure. Et tout ce que je peux dire c’est que dans l’hôtellerie restauration il ne faut pas espérer que ça s’envole bien haut 😉

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