Chez les Kangourous…

Allez viens, on part en voyage ? A qui dis-tu cela ? A moi-même, car je repars seule. Libre. Les gens te disent que tu es courageuse de partir seule. C’est mignon. Mais non, c’est très facile, la plupart du temps. D’autres se posent la question, vaut-il mieux partir seule ou en couple ou entre amis ? Je ne me la pose pas. Ce n’est pas vraiment un choix. La vraie question est, vais-je partir ? Ma réponse est oui. Oui, et oui. Il n’y a personne à mes côtés pour vivre tout cela, soit. Mais cela ne m’empêchera pas de partir. Alors, oui, je pars seule.

Mackinnon Pass

Parfois j’aimerais vraiment avoir un compagnon de route ultime, un partenaire aussi fou que moi, une autre paire d’yeux pour voir les merveilles du monde, une autre voix pour s’exclamer de bonheur. Quelqu’un pour rire, s’engueuler, discuter. Un véritable ami, avec qui je pourrais monter la tente, cuisiner, planifier la suite, marcher, courir, ne rien faire. Peut-être un jour rencontrerai-je cet être idéal, peut-être pas.

Petits robins

Mais dans la réalité, cette personne-là est multiple pour moi. J’ai rencontré tellement de gens qui ont joué ce rôle à mes côtés, pour une journée, une semaine, un mois, peu importe. L’inconvénient est de vivre des moments forts et ensuite devoir se dire au revoir. L’avantage est de vivre des moments forts et ensuite devoir se dire au revoir. Attends ? Cela n’a pas de sens. Si, en fait, si. Des fois il est vraiment dur de devoir se quitter et de se retrouver seule dans sa voiture sans motivation pour la prochaine étape. Mais parfois, et certaines fois ces sentiments se succèdent ou se superposent, les « au revoir » te permettent de reprendre du temps pour toi, de regarder autour de toi plus attentivement, d’aller où le vent te porte.

Roys Peak

Même si je déteste ce sentiment de rencontrer des tas de gens géniaux et de devoir me séparer d’eux en permanence, il y a quelque chose d’extrêmement grisant à voyager seule. Combien de fois me suis-je mise à chanter et rire dans ma voiture ou sur une marche, même seule, tant je me rendais compte combien j’aimais ma vie, devant des paysages qui simplement me prenaient aux tripes, me touchaient, m’enthousiasmaient ? (ok, vous allez vous dire, cette fille est folle et chante à tue tête dans sa voiture. Peu m’importe).

et un alpaga...

La nature vous empêche d’être mélancolique dans la solitude. En tous cas, elle est mon amie dans cette aventure. Elle murmure des réponses aux questions existentielles enfouies bien au fond de vous. Elle berce, elle remue, elle frappe, elle est là, plus vive que qui ou quoi que ce soit d’autre. S’il n’y a personne pour partager des émotions à vos côtés, elle est toujours là, dans le regard amical des bébés moutons, dans les couleurs des perroquets, dans le vent qui façonne des vagues immenses, et aussi dans le sourire des personnes qui vous croisent, les jeux des enfants dans la rivière, les fruits sur les étales du marché.

Fous de bassan

Etre seule en voyage, ou tout simplement dans la vie, n’est pas un « problème » quand on devient présent au monde. C’est une situation qu’il suffit d’embrasser, de tout son coeur. Jusqu’à ce que la vie vous offre un compagnon de route.

Rayons de soleil du Coromandel

Je suis à présent en Australie, et vous pourrez suivre mon chemin sur ce blog, comme je l’ai fait lorsque j’étais en Nouvelle-Zélande. Les autres destinations sont toujours en ligne évidemment, si l’envie vous prend de lire sur le Costa Rica, les Etats-Unis, l’Europe

J’écris pour le plaisir, pour moi-même, mais aussi pour combattre la distance avec mes proches, et enfin pour partager avec tout un chacun, connu, inconnu, rêveur, voyageur ou non.

Crepuscule à Tocumwal