La Côte Est de l’Australie, 3 : les Whitsundays et Magnetic Island

Magnetic Island au coucher du soleil

Quand je pensais à l’Australie, je voyais des plages de rêve et de jolis poissons colorés. J’avais déjà été servie en endroits somptueux depuis le début de ce voyage au long de la Côte Est. Mais la prochaine étape allait me ravir et j’allais découvrir un vrai paradis sur Magnetic Island. Mais avant cela, j’allais atteindre les célébrissimes Whitsundays.

Les Whitsundays de l’extrême, ou quand le paradis secoue

Quand je demandais aux voyageurs ce qu’ils avaient aimé sur la Côte Est, ils me parlaient sans cesse de Fraser Island (que j’ai bel et bien adoré) et des Whitsundays, un archipel qui offre des photos de rêve et permet de passer quelques jours à naviguer en bateau à la porte de la Grande Barrière de Corail.

J’avais donc cédé à l’offre touristique de trois jours et deux nuits en mer. Mais juste avant le grand départ, on m’avait appelée en m’annonçant que mon beau catamaran était cassé et qu’il fallait que je me rabatte sur un autre tour, dans un petit voilier, soit disant largement aussi bien… Bon évidemment et vu le prix payé pour cette excursion, j’avais accepté.

Je me suis bientôt retrouvée sur le pont à greloter parmi les onze autres passagers qui avaient tous été changé de bateau comme moi. Le capitaine insistait plus sur la nécessité de ne  pas dépasser deux minutes de douche et de bien tirer la chasse aux toilettes plutôt que sur l’expérience que nous allions vivre et la découverte des Whitsundays. Soit. Pour couronner ce discours de bienvenue, il s’est mis à pleuvoir. Nous avons enfilé de magnifiques manteaux de marins jaunes pour nous protéger. C’était parti.

Voilier sur les Whitsundays

J’avais acheté des cachets pour le mal de mer. Je ne l’ai pas regretté. Mon dieu, ça tanguait. Avec quelques autres on s’est installés à l’arrière où c’était sensé être moins violent. Mais on manquait en fait de passer par dessus bord à chaque grosse vague sur ce minuscule voilier tout étroit. Il fallait nous voir nous cramponner aux cordes et à ce que nous trouvions, y compris notre voisin… Heureusement cela nous a fait tout de même rire, et nous avons découvert qu’au fond nous pensions tous la même chose… Qu’est-ce qu’on fout là ?

Plus tard, on nous a demandé d’avaler le déjeuner en trois minutes car on arrivait déjà dans une autre partie très agitée… Il pleuvait, nous étions gelés. Il était impossible de rester à l’intérieur car c’est Whitsundays sous les nuagesminuscule et encore plus propice au mal de mer. Finalement, dans l’après-midi nous sommes arrivés sur l’une des îles de l’archipel et sommes partis à la recherche du magnifique point de vue où tout le monde prend sa photo de rêve des Whitsundays. En vérité, je dois bien dire que c’était magnifique, malgré les nuages. Le sable est d’une blancheur comme je ne l’avais jamais vu. La photo est, quant à elle, hautement décevante. Une plage immense nous a accueillis. C’était tellement blanc qu’il semblait que les palmiers soient dans de la neige. Notre groupe manquait cruellement de motivation et nous avons passé notre temps à greloter sur des cailloux avant de retourner greloter à bord du bateau. Nous avons tout de même fait connaissance et le groupe était sympa. Nous espérions passer une meilleure journée le lendemain.

Arbre sur le sable blanc

Effectivement, le lendemain, le temps était moins catastrophique et nous sommes restés amarrés dans un endroit assez calme. Dès le matin, nous nous sommes parés de combinaisons et de palmes, masques et tubas, prêts à partir à la découverte des fonds marins. Et là, je me suis apaisée totalement et ai arrêté de me plaindre du froid. C’était superbe. Pourtant, les Whitsundays ont été très endommagées par le cyclone récent qui a balayé les coraux en mer et les arbres sur les îles. Mais il reste de quoi s’émerveiller. Des poissons à n’en plus finir, des couleurs incroyables, des coraux magnifiques. J’ai adoré. Je n’avais fait cela que deux fois auparavant et j’ai retrouvé tout de suite cette sensation qui m’avait tant plus. Le calme infini sous l’eau, le bruit de ma propre respiration, la beauté de cet autre monde presque surréaliste. Je suis sortie de l’eau presque la dernière, et ai été l’une des seules à y retourner dans l’après-midi, dans un endroit encore plus riche en découvertes. Le soir, l’ambiance s’était réchauffée et tout le monde était plus détendu.

La mer

Après une séance de kayak de mer le lendemain matin, et de nouvelles vagues immenses à bord du voilier, l’envie de remettre le pied sur la terre ferme et de prendre une douche chaude était quand même bien présente. J’ai apprécié cette escapade, mais bien sûr, les conditions peuvent changer beaucoup de nos impressions et si c’était à refaire je n’y passerais qu’une journée au lieu de trois… Tout ne peut pas être parfait.

Magnetic Island, la sérénité retrouvée.

Comme le programme était très chargé, je me suis retrouvée dès le lendemain à bord du bus puis du ferry qui m’emmenaient à Magnetic Island. Je n’avais aucune attente sur ce lieu et j’étais assez fatiguée du rythme de ce voyage (oui, je sais, c’est un peu scandaleux de se plaindre de son rythme en vacances…). Tous les gens que j’avais rencontré jusqu’à présent se retrouvaient dans une auberge de jeunesse proche du ferry, et apparemment très festive. Pour ma part, j’ai pris un bus de plus pour atteindre mon auberge, nichée au milieu de la forêt tropicale, à l’autre bout de l’île, dans un sanctuaire de koalas. Oui, vous avez bien lu. Je suis tombée tout de suite sous le charme de l’endroit, et l’auberge était très propre et calme. J’avais le sourire jusqu’aux oreilles. En me baladant autour de mon bungalow, j’ai découvert un wallaby pour la première fois de ma vie ! Il était trop mignon, comme un kangourou miniature… Par contre, en un rien de temps, les moustiques sont tombés sous mon charme irrésistible et me l’ont fait bien savoir. Quand je dis que c’est compliqué l’amour en voyage…

J’avais besoin d’être seule ce soir-là et de me retrouver. J’étais au bon endroit, et suis allée m’asseoir face aux vagues, sur cette magnifique plage de Horseshoe Bay. J’ai profité d’un coucher de soleil d’une perfection absolue. Le calme était saisissant. La douceur du sable et le rythme des vagues m’ont transportée. J’avais trouvé mon lieu favori sur la Côte Est…

Crépuscule à Magnetic Island

Le lendemain, j’ai pris un délicieux petit déjeuner dans un café en bord de mer (il faut savoir s’aimer soi-même, plus encore que les moustiques ne nous aiment, avais-je décidé). Puis c’était parti, mon programme était fait et j’allais donc suivre les petits sentiers côtiers et découvrir toutes les petites baies magiques qui parsèment ce côté de l’île. Accompagnée des moustiques affamés (chaque arrêt-photo me coûtant trois nouvelles piqûres), j’étais complètement charmée par ce sentier, ses plantes colorées, ces rochers de toutes formes et tailles qui donnent de la magie au lieu et ce soleil qui réchauffait tout mon être. La première crique était nudiste et je m’en suis très vite rendue compte. Tant pis, car vu la beauté de la plage j’ai décidé tout de même de m’y arrêter quelque temps. Bon, après les allers-retours répétitifs d’un homme qui marchait calmement de long en large de la crique le petit oiseau à l’air, j’ai fini par me lever amusée et ai repris ma route. Les prochaines plages étaient toutes aussi somptueuses et j’étais aussi heureuse de marcher, seule, perdue dans mes pensées parfois, plongée dans l’instant plus souvent. Cela m’avait manqué.

Promenade à Magnetic Island

Les heures se sont écoulées et les vues se sont succédées, jusqu’à ce que des marcheurs m’annoncent la présence d’une maman Dugong et de son petit dans la prochaine crique. C’est rarissime et j’étais si heureuse de pouvoir observer cet animal spectaculaire, qui ressemble à un dauphin au nez écrasé, à l’allure un peu préhistorique. On les distinguait assez bien et c’était un spectacle assez émouvant. Je n’ai pu prendre aucune photo, je crois que ce n’aurait pas donné grand chose, et de toutes manières, cette fois-ci, je n’y ai même pas pensée.

Magnetic Island

Pour terminer la journée en beauté, j’ai retrouvé Joan, Lucie et Sameena, rencontrés plus tôt sur la Côte Est, et nous avons partagé la visite du sanctuaire de koalas. Magnetic IslandNous avons craqué devant tous les animaux qui nous ont été mis dans les bras, et notamment un minuscule bébé crocodile. Le koala était le clou du spectacle est tout le monde a retrouvé son âme d’enfant. On a essayé de ne pas être déçus quand la guide nous a expliqué que les koalas ne nSelfie Koalaous voient pas ni ne ressentent notre présence et qu’ils nous prennent pour un arbre. Il fallait donc se tenir droit et ne pas bouger, car le koala risquait de croire que le vent secouait l’arbre sur lequel il était et nous enfoncer ses immenses griffes dans les épaules. Mais on a fondu quand même. Il était trop mignon ce koala, et tout doux. Pour finir, nous avons donné à manger aux perroquets colorés de l’île qui se précipitaient de tous les côtés ! C’était un festival de couleurs…

Perroquets à Magnetic Island

J’ai profité du dernier coucher de soleil à Horseshoe Bay, déjà. Je n’avais pas envie de m’en aller après cette magnifique journée. Le lendemain matin, je suis retournée à mon petit café avant de quitter l’île. J’ai alors fait la connaissance de Toby, un allemand expatrié qui a débarqué sur Magnetic Island il y a dix ans et n’a jamais voulu repartir. On a commencé à échanger et, alors que je voulais pourtant profiter de ma solitude un peu plus longtemps, soudainement la connexion avec lui a été établie. Je crois qu’en l’espace de quelques minutes, nous nous sommes compris sur tellement de choses. Il parlait plus que moi, car j’étais peu encline à me raconter ce jour-là. Mais j’avais l’impression de m’entendre parler en le regardant. Je lui ai dit et c’était assez magique. Je l’ai remercié. Je me souviendrai de lui. Tout comme d’Hollywood, le gérant de l’épicerie, personnage haut en couleurs et au coeur débordant de ses moustaches, avec qui j’avais papoté la veille. Que ce soit cinq minutes, cinq jours, cinq mois, j’ai appris que ces rencontres arrivent parfois quand on ne s’y attend pas et ont forcément quelque chose à nous apprendre, un peu de bonheur à nous apporter, pour nous faire continuer notre route avec plus de légèreté et de conviction.

 

Je vous laisse ces quelques photos. Il y en a peu, mais les souvenirs de Magnetic Island resteront intacts dans ma mémoire pour longtemps, j’en suis sûre.

Magnetic Island

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