Escale de trois jours au Nicaragua, chez les voisins…

Cathédrale de Granada au Nicaragua

Le visa tourisme…

Dans le cadre de mon voyage au Costa Rica, j’ai eu à sortir du territoire national trois jours afin de pouvoir renouveler mon visa tourisme. Cette pratique est très courante au Costa Rica et largement tolérée, même si ce n’est pas totalement légal, surtout si on ajoute le fait qu’une grande partie des personnes qui renouvellent leur visa « tourisme » de cette façon travaillent en réalité… Mais chut ! Si jamais c’est une chose que vous envisagez de faire, n’oubliez pas que vous n’aurez aucun recours si vous avez des problèmes avec votre employeur, alors qu’avec un statut plus clair de travailleur vous pouvez vous adresser à votre ambassade par exemple. D’autre part, il y a des chances que vous ne gagniez que très peu d’argent, et ce au black, voire pas du tout, dans le cadre d’un stage par exemple. Renseignez-vous toujours avant de partir et n’hésitez pas à me contacter.

Le voyage jusqu’à Granada

Je suis donc partie au Nicaragua seule, en prenant le bus depuis Liberia jusqu’à la ville de Granada, qui m’inspirait puisqu’elle était décrite comme une ville colorée et à l’architecture coloniale.

Eglise Xalteva à Granada, Nicaragua

Mais ce « voyage dans le voyage » n’allait pas être sans quelques chocs culturels… Le trajet en bus, déjà, fut plutôt angoissant. J’étais la seule étrangère et j’ai eu un gros moment de solitude… Un enfant a vomi, je n’étais pas bien, et personne ne m’a rien expliqué sur le passage de la frontière. Les conducteurs du bus ont ramassé tous nos passeports et nous ont demandé de l’argent, puis nous avons passé la frontière costaricienne dans le bus et sommes sortis à la frontière nicaraguayenne, où nous avons récupéré nos passeports et répondu à quelques questions pour obtenir un tampon pour un visa tourisme de trois mois au Nicaragua… Soit. En sortant du bus, j’avais mon sac à dos sur le ventre et un homme a carrément essayé de l’ouvrir devant moi. Je lui ai parlé en espagnol, calmement et fermement (comment j’ai fait pour rester si calme, je ne sais pas) et quand il a vu que je parlais bien espagnol il s’est excusé et est parti rapidement. On a attendu un moment à la frontière, il faisait chaud et sec, et je ne savais pas où me mettre tant je me sentais l’étrangère… Il faut bien le reconnaître, on n’est pas toujours à l’aise dans ces situations un peu perturbantes… Et puis on est remontés dans le bus, et j’ai demandé si je pouvais descendre à Granada. Par la fenêtre, le paysage très sec m’a tout de suite étonnée, après trois mois passés dans la nature luxuriante et tropicale du Costa Rica, à deux heures de là…

Granada, deuxième ville du Nicaragua

On m’a alors « jetée » du bus et je ne savais pas trop où aller, puis un taxi est passé, je l’ai pris et il m’a amené en plein centre ville de Granada, pour 15 cordobas, la monnaie d’ici, soit moins de 1 dollar, alors que la même course au Costa Rica m’aurait coûtée près de 10 dollars…

Contente d’être arrivée, je me suis promenée au hasard à la découverte de cette ville et me suis attelée à trouver un endroit où passer les deux nuits suivantes. Les auberges de jeunesse ne m’ont pas vraiment inspirée confiance, alors que j’aime cette façon de voyager… Alors tant pis, pour me sentir en sécurité j’ai choisi un petit hôtel un peu à l’écart de l’agitation du centre.

J’avais faim, j’ai cherché un petit endroit en terrasse pour grignoter. J’ai eu droit à un hamburger assez immonde et des frites dégoulinantes et pas assez cuites… C’est sûr que ça change du casado ou du restau mexicain !

Rue colorée à Granada

J’ai pu ensuite profiter de la ville et la visiter tranquillement. C’est très coloré, mais aussi très pauvre. Certaines rues très charmantes et animées donnent du baume au coeur, mais en côtoient d’autres plus ternes et qui laissent entrevoir la relative misère de ce pays… Tout le monde a l’air sympathique et il y a de l’ambiance, mais le niveau de vie, on le sent tout de suite, est bien inférieur à celui du Costa Rica. Les gens sont plus pauvres, les taxis sont défoncés, je me sens observée comme une riche alors que je suis en saroual avec un vieux sac à dos moche… Je ne suis pas aussi à l’aise que dans les rues au Costa Rica où j’ai eu vite fait de me sentir en confiance, familière… Les prix sont beaucoup plus bas qu’au Costa Rica (divisé par 5 à 10 selon les cas), alors qu’on est aussi loin de San José que Paris est loin de Lyon globalement…

J’ai quand même réussi à discuter avec des « Nicas » (leur petit nom, comme les Costariciens sont des « Ticos »), et je suis même sortie le soir. Cette ville m’a touchée, et m’a donné envie d’en savoir plus sur le reste de l’Amérique Centrale, sur laquelle j’ai déjà compris que le Costa Rica est une exception économique…

La Place Xalteva à Granada, Nicaragua

Ca m’avait déjà perturbée, mais j’ai appris que beaucoup de Ticos étaient plus ou moins racistes des Nicas, voire franchement hostiles envers leurs voisins « pauvres ». Ils le disent, les Nicas viennent au Costa Rica prendre le travail des costariciens, semer le trouble, amener de la violence et de la drogue. Ce sont des voleurs et ils parlent un espagnol mauvais… C’est triste, mais ça m’a vaguement rappelé quelque chose… Et malheureusement c’est aussi une réalité du voyage : si je m’attache à m’émerveiller sur le fait que le sourire n’a pas de frontière, je dois bien me rendre compte que l’intolérance et le refus de l’étranger sévit partout dans le monde…

 

Pour retrouver les quelques photos de Granada, c’est par ici !

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Costa Rica

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4 Comments

  1. 1
    • 2

      Salut Eleonore. Je suis allée 3 jours au Nicaragua en 2013. C’est très différent du Costa Rica, d’ailleurs, les Costariciens ne sont pas très « amis » avec les Nicaraguayens. Le Nicaragua est d’un niveau de vie largement inférieur. La ville de Granada est très jolie et il y a beaucoup d’auberges de jeunesse très abordables. Je ne connais pas le reste du pays mais ça semble plus aride que le Costa Rica. Quant au vol d’affaires, ça arrive effectivement fréquemment en Amérique Latine. Je conseillerais simplement de ne pas se balader avec un téléphone ou un appareil photo dernier cri dans la rue, ou des habits « de marque ». Parler espagnol aide beaucoup à se faire comprendre évidemment, mais aussi respecter (être moins vu comme un « touriste de base »).

    • 3

      Bonjour Eleonore,

      Je suis allée à deux reprises au Nicaragua, dont mon dernier passage fut de 1 mois et demi cette année et bien que les risques existent, je n’ai jamais ressentie d’insécurité dans le pays. C’est un pays qui est de plus en plus touristique et tu y rencontreras beaucoup d’autres voyageurs. C’est tellement un beau pays et il y a tellement à voir. Ce serait dommage de s’en priver par craintes. En respectant les règles de base en terme de sécurité, tout devrait bien aller. Je t’encourage à y aller et à te balader à travers le pays 🙂
      Rachel – Blog voyage Découverte Monde Articles récents…Quoi faire à Philadelphie en 10 coups de coeur

      • 4

        Bonjour Rachel,

        Merci pour ton retour d’expérience, c’est chouette ! Oui, je pense aussi que le Nicaragua est fort intéressant et beau à découvrir, et mon très bref séjour qui remonte déjà à 2013 m’avait donné l’envie de creuser. J’avais surtout été marquée par les différences qu’il existe avec le Costa Rica, et c’est un sujet dont j’avais beaucoup parlé avec des Nicas qui vivaient au Costa Rica.

        Bien à toi.

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