Raglan, vagues, sel et artistes…
Une idée de week-end pour sentir que le printemps arrive enfin en Nouvelle-Zélande ? Oui… Raglan ! Petit village de surfeurs sur la côte ouest de l’île du Nord, niché entre le Parc National de Pirongia et la Mer de Tasman, j’y ai respiré les odeurs de sel marin, l’herbe humide et si verte après les pluies de l’hiver, et surtout la paix et la tranquillité d’un paysage où quelques âmes tranquilles ont décidé de s’installer, quelques voyageurs curieux ont choisi de s’aventurer et des centaines de moutons, vaches, chevaux profitent d’un décors vallonné ravissant…
Ce petit village vit au rythme des vagues, et les surfeurs amateurs ou professionnels y trouvent leur bonheur… L’atmosphère est très portée vers les produits bio, le respect de la nature, la vie d’artiste… Les petites boutiques qui jalonnent les rues du village en sont la preuve, entre petits maraîchers, artisans et artistes (bijoux, peintures…), studio de yoga, et à mon grand bonheur, petit bouquiniste de livres d’occasion pour quelques pièces… J’ai passé un long moment à discuter avec cette femme adorable heureuse de parler de ses livres avec moi… Je suis repartie chargée, mais vu les mois de voyage qui m’attendent, je vais pouvoir dévorer les pages de ces livres…
Bridal Veil Falls et le Parc National de Pirongia
A une vingtaine de minutes de Raglan, en descendant vers le Parc National de Pirongia, on peut découvrir Bridal Veil Falls lors d’une petite promenade facile. Cette cascade, l’une des nombreuses de l’île du Nord, est très impressionnante, cachée dans cette verdure tropicale et ornée de roches aiguisées et d’un arc en ciel réjouissant. Le détour en vaut la chandelle, sans aucun doute.
J’ai décidé de continuer ma journée vers le sud, avec en tête l’idée de grimper le Mont Pirongia et de dormir dans la hut qui se trouve sur son flanc. Mais après avoir été averti par plusieurs personnes combien la pente était raide et surtout boueuse après tous les jours pluvieux qui avaient précédé, et après qu’ils m’aient déconseillé d’entreprendre cette randonnée, surtout toute seule, j’ai finalement décidé de poser mon engin dans un camping gratuit à l’arrière d’une station service perdue au croisement de pistes interminables (je voyage depuis quelques mois dans une petite voiture verte sans aucune prétention de se faire appeler « van » un jour…).
La route jusque là m’a occupée bien plus longtemps que je n’aurais pensé en regardant la carte, mais m’a aussi surprise à chaque tournant, tant la beauté des paysages me faisait sourire sans cesse… Oui, pour ceux et celles qui voyagent seul(e), je suis sûre que vous connaissez ce moment où vous vous rendez compte que vous n’avez pas arrêté de sourire et même de chanter dans votre voiture depuis bien une demie heure et que vous ne vous sentez même pas ridicule, là toute seule au volant de votre petit bolide, entourée de tous les bébés moutons du printemps…
Le champ étant bien trop boueux pour planter la tente, j’ai donc passé ma première nuit dans ma voiture. 
Hormis le fait que c’était un peu trop court pour pouvoir étendre mes jambes complètement, j’ai réussi à organiser un petit nid bien confortable et suis convaincue que je peux recommencer l’expérience régulièrement dans les prochains mois…
Réveillée aux aurores, après avoir entendu la pluie presque toute la nuit, je savais que le Mont Pirongia ne m’attendait résolument pas ce week-end. Alors j’ai foncé avec le levé du soleil, direction Kawhia.
Kawhia, tout en douceur…
Kawhia, c’est encore plus petit que Raglan, et plus secret. Il y a surtout des maisons, dont certaines très jolies, plantées sur la colline face à la baie paisible et au spectacle des marées. Ce petit village résidentiel a ce charme paisible et semble vous dire « viens, on est bien… ». Je suis venue, et j’étais bien. J’ai pris plaisir à me balader dans les ruelles, à me poser avec un livre face à la mer, et, en reprenant le volant, à suivre le panneau « Ocean Beach Road« . Je crois que c’est toujours une bonne idée de suivre ce genre de panneau… En tous les cas celui-ci ne mentait pas. 
Après avoir traverser une belle forêt de pins, je me suis retrouvée sur un parking, j’ai monté une colline, et là, droit devant, l’océan, grand, interminable, bleu… Pour ceux qui cherchent un bon plan, vous avez probablement entendu parler de Hot Water Beach dans la péninsule du Coromandel, où il est possible de creuser son jacuzzi dans le sable après la marée basse ? Vous trouverez la même chose ici, à l’exception que presque personne ne connaît l’endroit, et que vous y serez bien plus tranquilles… Je n’ai pas testé pour être honnête, je n’avais pas les affaires pour, mais je suis restée là longtemps…
Pour finir le week-end en beauté, je suis rentrée par une route que j’avais déjà empruntée lors de ma visite des grottes de Waitomo, sauf qu’à l’époque il pleuvait, et que cette fois-ci j’ai pu me régaler des collines ensoleillées et revoir cette gigantesque cascade, Marokopa Falls.
Après ces deux jours de printemps bien mérités (oui, l’hiver en montagne, c’est quand même long, surtout que je suis arrivée dans le pays à la fin de l’hiver en France… ça fait beaucoup trop d’hiver tout ça !), je suis rentrée chez moi à Whakapapa, dans le Parc National du Tongariro. Après six mois ici, je peux dire que je me suis attachée à cet endroit, vraiment beaucoup. Pourtant, je le quitte dans quelques jours pour repartir sur les routes, et bientôt découvrir enfin l’île du Sud ! Il va falloir quitter tous ces nouveaux amis rencontrés ici, et c’est toujours le mauvais côté des voyages, ces au revoir incessants… Mais je sais que les merveilles qui m’attendent sur la route tiendront leurs promesses…
Pour finir, voici l’album de mes meilleures photos de ces deux jours…
