Tasmanie 1: aventures et mésaventures du côté Est

Wineglass bay, Tasmanie

Comme je vous le disais précédemment, j’étais partie de bon train avec ma voiture organisée depuis quelques semaines en parfaite copine de road trip, et j’embarquai avec elle toute heureuse pour une nouvelle terre promise : la Tasmanie ! Etape ultime de ma première année de Visa Vacances Travail en Australie, et qui m’attirait depuis un bon moment. Normal, tout le monde me disait « Quoi ? Tu adores la Nouvelle-Zélande ? Alors tu vas aimer la Tasmanie aussi ! ». Evidemment, les choses ne se passent pas toujours comme prévu en voyage, et je ne suis pas l’exception à la règle. Alors je vais commencer par les mésaventures et j’en viendrai au coeur du voyage ensuite !

Reptile en Tasmanie

Mésaventures en Tasmanie : Crrrrrrrrrrrrr Boom !

A bord du ferry, je fis la connaissance de James et Christian, et jusque là, c’était plutôt très cool. Deux amis musiciens enthousiasmés à l’idée des concerts qu’ils allaient donner dans les prochaines semaines en Tasmanie. La première journée avait été assez tranquille et j’avais retrouvé ces deux troubadours et chanté avec eux jusqu’après l’arrivée des étoiles au camping. James avait même transformé notre emplacement en boîte de nuit, que dis-je, en « discothèque », à l’aide des clignotants de sa voiture, de sa lampe de poche qui elle-aussi clignotait, et mieux que tout, de sa passoire apposée à un spot dirigé vers la toile de son auvent, et qu’il faisait tourner à la main, recréant à la perfection l’effet d’une boule à facette… Pendant que Christian assurait l’ambiance avec sa guitare… Le fou rire assuré ! Pour l’instant donc, la Tasmanie s’annonçait très fun !

Petit Wallaby

Mais le deuxième jour, alors que les deux artistes peinaient à se mettre en marche, je décidai de partir de mon côté, histoire de caller une mini randonnée et de voir une cascade avant d’arriver sur la côte Est, où ils me rejoindraient. Les routes étaient pour le moins tortueuses, dangereuses, moqueuses mais je n’étais pas pour autant peureuse (oui, c’était pour la rime) et bref, je conduisais prudemment, croyez-moi ou non, quand, vous l’avez déjà deviné, je manquais de me prendre la voiture arrivant en face, et qui mordait largement sur la ligne centrale dans le tournant, comme cela semble à la mode, en particulier en roulant à plus de 80 km/h… Mais au final, on parvint presque à s’éviter totalement, personne ne fut blessé, les voitures à peine égratignées, malgré le boucan des débris de verres, et ok, je tremblais de partout en pleurnichant un peu. C’est que j’ai eu peur…

J’appelai mes deux copains musiciens à la rescousse, et après m’être faite interroger par la police et compagnie, mon assurance me demanda de vider ma voiture afin qu’ils viennent la remorquer jusqu’à un garage…

Tasmanie, kangourou

A partir de là, je vous épargne les détails, mais globalement tout cela me fit perdre pas mal de temps, d’énergie et d’argent… Mais j’étais infiniment heureuse qu’il n’y ait pas eu de dégâts réels, j’entends humain. Un accident de voiture quoi, en bonne et due forme. L’assurance décréta que ma voiture était trop chère à réparer et que je ne la reverrais plus… Adieu, ma belle… Je décidai de louer le seul véhicule disponible dans le petit village de Saint Helen, un vieux van un peu décrépit, pour une dizaine de jours, afin de trimballer mon bardas un peu plus longtemps avant de prendre d’autres décisions, et surtout d’essayer de profiter un peu de la Tasmanie, quand même. J’avais entendu tellement d’histoires de voitures en deux ans sur les routes, et j’avais été hors de tous ces soucis… Il fallait bien que j’ai ma petite anecdote sur ce chapitre, j’imagine… Mais passons.

Petit oiseau bleu en Tasmanie

La côte Est de la Tasmanie

Evidemment, je fis donc un tour moins grand que je ne l’espérais, mais je ne fus pas déçue. Je commençai par Bay of Fire, tout près du lieu fatidique où j’avais échoué. Et là, comment dire… Je n’avais plus le droit de tirer la tronche… Le temps était absolument magnifique, lumière époustouflante et bientôt température grimpant à un degré de perfection presque exagéré, petite brise douce en supplément gratuit. Bay of Fire, et sa plage au sable blanc qui couine sous les pieds tellement il est fin, et ses rochers recouverts par endroit de lichen rouge donnant cet effet si particulier… Bay of Fire, et son camping gratuit posé à deux pas de cette plage merveilleuse, où « mon » van trouva sa place avec délicatesse pour la nuit… Bay of Fire, et son coucher de soleil dans les nuages qui semblaient un miroir de ces rochers rougissants… Bay of Fire, et je bullai pendant des heures sans vouloir plus m’en aller… Paix. Silence.

Bay of Fire, Tasmanie

Puis, tout de même, je descendis le long de cette côte, jusqu’au Parc National de Freycinet, réputé pour sa magnifique Wineglass Bay qui m’aurait fait déplacer rien que pour son nom (la baie en forme de verre de vin…). Je passai une journée délicieuse à découvrir cette dernière du haut du point de vue, puis à y descendre et me prélasser devant le spectacle envoûtant des vagues, et enfin à terminer la randonnée du jour en découvrant la plage voisine tout aussi belle, pour le nom de laquelle ils avaient perdu l’inspiration, Hazard Beach. Après une douche froide, je reçus un appel de James, ils me rejoignaient pour la soirée, avec deux acolytes à cordes de plus ! Nous installâmes notre camping au plus près d’une autre plage merveilleuse et restâmes là sur le sable, devant le soleil couchant, guitares et cidre de Tasmanie à portée de main… Comme dans un film.

Plage de Tasmanie

Camping en Tasmanie

Après un lever très tôt pour grimper le Mont Amos aux aurores avec James et Anthony, autre voyageur rencontré au camping (et qui s’avèrerait par le plus grand des hasard être mon compagnon sur l’Overland Track peu après, mais je vous en reparle bientôt), je saluai mes amis et poursuivis ma route.

Tasmanie, Mont Amos

Maria Island, diaboliquement attachante

Sur ce coup, je dois remercier Anthony, rencontré la veille, et son excellente recommandation. Je pris donc le ferry pour Maria Island sous (encore) un soleil radieux, et débarquai sur l’île qui est parfois appelée l’Arche de Noé de la Tasmanie, sanctuaire recueillant et protégeant des espèces animales emblématiques. Ici, pas de magasins, pas de voitures, pas de réseau, pas d’électricité au camping. Bonheur.

Tasmanie, nature

Après avoir découvert cette espèce d’oie préhistorique sans une émotion si intense, je partis faire une randonnée appelée Bishop and Clerk (« évêque et greffier »… pourquoi pas). C’était une très belle marche, grimpant de façon très satisfaisante sur des falaises magnifiques, avec une arrivée malheureusement dans le seul nuage du jour, posé là au sommet. Mais peu importe, c’était plus que plaisant, et en redescendant je fis la connaissance de mon premier wombat.

Maria Island, Tasmanie

Oh comme j’avais envie de le mettre dans mon sac à dos et d’en faire mon nouveau copain de voyage… Je craquai complètement devant cet animal inattendu et inconnu il y a encore une poignée d’heures. Il ne faisait que de me sourire en plus… Au final, il serait loin d’être le seul de ce séjour sur Maria Island et des dizaines d’autres suivirent, presque au risque de nous rendre blasés…

 

Et puis, avec les quelques autres voyageurs rencontrés là-bas, nous fîmes aussi la rencontre des Pademelons, petits wallabys plus grassouillets et rigolos que ceux que l’on voit d’habitude.

Pademelon

Et enfin, enfin, après la tombée de la nuit et alors que le regret me fit ressortir de ma tente, j’eus l’immense privilège d’observer trois diables de Tasmanie, dont un assez gros, avec un autre voyageur muni d’une lampe rouge. C’est le meilleur moyen de les observer, puisqu’ils n’y sont pas sensibles, contrairement à la lampe blanche normale, qui les importune vraiment et les fait déguerpir. Je n’ai pas pris de photo, ne souhaitant pas déranger cet animal avec un flash, et décidant de profiter de l’instant dans l’obscurité et le silence. C’est apparemment le seul endroit où il est encore possible de les voir en liberté et dans leur habitat naturel.

J’accueillis la pluie du lendemain matin sans trop m’en plaindre, tant mon coeur avait fondu à la vue de cette faune heureuse dans un environnement sain et paisible…

Pademelons, Tasmanie

Je finis cette première partie de mon périple dans un pub à Hobart, avec mes copains musiciens ainsi que ma vieille amie voyageuse Juliette, débarquée en Tasmanie quelques jours plus tôt. Nous assistâmes à la prestation de James et de sa joyeuse petite troupe avec plaisir.

Les jours suivants furent moins captivants, je rendis ce petit van qui finalement avait mené sa mission avec panache malgré mon dédain à son égard, puis préparai attentivement l’expérience tant attendue de l’Overland Track, que j’ai hâte de vous raconter…

A bientôt, et comme d’habitude, je vous laisse profiter des plus jolies photos en cliquant sur ce lien !

Tasmanie

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