Waitomo : plongée dans les ténèbres de l’île du Nord…

Vers Waitomo caves

L’île du Nord de la Nouvelle-Zélande a tellement de belles surprises à dévoiler… Avant même d’arriver dans le pays, j’avais entendu parler de grottes fabuleuses peuplées de vers luisants, qui brilleraient comme des étoiles… Ce phénomène n’aurait été découvert que dans quatre pays du monde ! Mais bon, je l’avoue, être sous la terre enfermée dans une grotte, ce n’était pas mon rêve, et ça me rendait même terriblement anxieuse. Et puis la grotte la plus célèbre étant Waitomo Caves, et vu les prix des activités proposées là-bas, j’avais abandonné l’idée.

Et puis, une fois arrivée ici, j’ai plusieurs fois entendu parler de Waitomo Caves et des journées folles dans ces grottes comme étant l’activité la plus originale et trépidante qu’il soit donné d’imaginer… Pire encore, après quelques semaines à travailler dans un hôtel de l’île du Nord, j’ai appris que je pouvais y aller gratuitement, étant réceptionniste, pour « tester » l’activité et être sûre de bien la vendre aux visiteurs de l’hôtel… Et enfin, on m’a bien expliqué que la température dans les grottes est la même en hiver et en été, et que du coup je pouvais très bien me lancer dans cette aventure en plein mois de juillet… Bon, évidemment, je n’avais plus d’excuse pour échapper à Waitomo Caves, alors j’ai mis de côté ma potentielle claustrophobie, et comme je ne fais pas les choses à moitié j’ai réservé l’activité la plus folle que j’ai trouvé avec le prestataire Black Water Rafting… J’ai réservé le « Black Abyss », un tour de cinq heures dont au moins trois sous terre… Et voilà comment la journée s’est déroulée…

Le Black Abyss : dans les ténèbres du Styx…

Ma journée a commencé par un beau levé de soleil sur le Parc National du Tongariro, me donnant du baume au coeur pour les deux heures de routes me permettant de rejoindre Waitomo Caves.

Levé de soleil sur le Nhauruhoe

Une fois arrivée et après avoir signé un formulaire m’expliquant vaguement que j’allais plonger dans les enfers, je me suis retrouvée entourée d’un petit groupe de cinq autres personnes et de deux guides a l’air malicieux, étant les seuls à savoir dans quelle folie nous allions embarquer. Première étape qui n’a fait qu’augmenter ce suspens, il a fallu revêtir un accoutrement on ne peut plus saillant… Une combinaison de plongée, des sortes de chaussettes de plongée, un haut thermal, une veste de plongée, des bottes en caoutchouc, un casque, une lampe frontale, un harnais et des tas de bidules pour s’accrocher je ne sais où… Et pour combler le tout, une sorte de cagoule à mettre sous le casque, pour protéger nos cheveux ou je ne sais quoi… Je ne m’étais jamais sentie aussi glamour qu’à ce moment-là…

Nous voilà partis, l’ambiance était tout de suite à la rigolade. En même temps, difficile de se prendre au sérieux dans une situation pareille… Mais j’étais bien contente, ce petit groupe me plaisait beaucoup et les guides étaient taquins. Après un entrainement et une explication du concept de la descente en rappel, l’immersion au pays d’Hadès, le dieu des Enfers, a commencé. Je me suis retrouvée attachée à une corde, à descendre lentement dans les ténèbres, d’abord sans rien autour de moi puis mes pieds s’assurant légèrement contre une paroi alors que mon dos n’était pas loin de l’autre… Je suis descendue dans un trou de 35 mètres de profondeur… Soudain, j’ai entendu le guide me demander si tout allait bien. Et en fait oui, ça allait même très bien, j’étais pleine d’adrénaline et de curiosité. Une fois tout notre petit groupe au sol, nous avons marché quelques mètres dans l’obscurité et avons découvert les premiers vers luisants, les stalactites, les fossiles dans la roches, les reliefs fous de cet environnement unique… J’étais captivée, émerveillée…

Mais on ne nous a pas laissé trop de temps à la rêverie, et l’étape suivante fut une tyrolienne dans le noir complet pour descendre encore plus profondément dans ce mystérieux labyrinthe… Après avoir sauté dans l’eau glacé, nous nous sommes mis à patauger gaiement dans ces profondeurs obscures, une grosse bouée sous les fesses pour ajouter à notre style démentiel, heureux et glacés, suivant ce guide en qui nous avions décidé de faire confiance… S’en sont suivis des moments de pure folie, à sauter dans des cascades, grimper contre des parois menaçantes, s’enfoncer dans des tunnels étroits et boueux, danser tous ensemble pour se réchauffer, rire et se soutenir ou s’encourager… L’esprit d’équipe était bien là et l’aventure était à son comble. Nous avons aussi vécu de vrais moments de poésie, à divaguer sur nos bouée les yeux rivés sur la voute étoilée, ou plutôt les vers luisants qui ornent ces grottes, dans un silence marquant notre ébahissement

Oui, c’est vrai, je n’avais jamais rien expérimenté de semblable, et c’est clairement exceptionnel. Et puis, une fois de plus, la Nouvelle-Zélande m’a donné l’occasion de me dépasser et de me sentir plus forte qu’avant… En particulier quand je me suis retrouvée le dos à la paroi, les pieds et les mains sur celle en face de moi, un trou dont je ne voyais pas le fond en dessous, et qu’il m’a fallu avancer en me glissant latéralement contre cette paroi. Il n’y avait pas d’espace pour respirer, psychologiquement pas d’horizon où regarder pour calmer les battements de mon coeur… C’était mouillé, je pouvais glisser, et tout d’un coup je ne savais plus trop bien comment m’y prendre et j’avais peur. Heureusement, le guide, si attentif et bienveillant, est venu m’aider et me redonner confiance… Je dois dire que j’étais soulagée une fois ce passage terminée, mais tellement contente d’avoir fait face à cette angoisse et de m’en être sortie en riant ! La fin du parcours était exaltante, puisque nous sommes remontée en escaladant librement la roche contre une cascade démentielle et rageuse. Grimper à contre courant, poser le pied exactement où le guide nous disait de le poser, encourager le suivant à faire pareil, ne surtout pas s’écarter du moindre centimètre au risque de tout dévaler de façon dramatique, finalement apercevoir la lumière du jour à travers les torrents d’eau qui dévalent dans la grotte, atteindre l’air libre, se regarder, tous aussi heureux les uns que les autres…

Le retour à la normal était presque étrange, la douche chaude le comble du bonheur, sans parler de la soupe offerte pour nous récompenser… Quelques heures sans comparaison possible avec tout ce que j’ai pu faire auparavant, quelques heures inoubliables… Il n’y a pas de photos, puisque vous vous doutez que ce trimballer dans les enfers avec un appareil photo n’est pas recommandé et surtout interdit au risque de détruire les vers luisants, sensibles à la lumière… Et de toutes manières, à moins d’avoir un appareil photo professionnel, je doute qu’il soit possible de pouvoir sortir avec le moindre cliché de qualité de cet endroit si particulier. Mais tout est dans la tête.

Pont naturel à Waitomo

Waitomo Caves, paisible visite…

Pour terminer la journée tranquillement, j’ai rejoint un autre groupe pour une courte visite de Waitomo Caves et une explication des phénomènes naturels qui créent ces grottes stupéfiantes. Ce tour est plus familial et détendu, mais vaut le coup pour avoir quelques informations et faire un petit tour de bateau les yeux rivés sur les vers luisants…

Le district de Waitomo et ses merveilles pittoresques…

Waitomo et ses environs

Après un repos des plus réparateurs, j’ai profité de la journée du lendemain pour visiter les environs et me promener dans cet environnement valloné, vert, peuplé de moutons et sillonné de rivières… Il pleuvait mais malgré tout j’ai passé une journée très agréable. Si vous avez une voiture, vous pouvez conduire jusqu’à l’une des plus impressionnantes cascades du pays, Marokopa Falls. Il y a aussi un énorme pont naturel, une grotte ouverte et des sentiers de balades courts dans cet environnement humide et luxuriant… Je reviendrai certainement un jour plus ensoleillé afin de profiter de l’endroit et d’y passer plus de temps.

Marokopa Falls

Pour conclure, je vous recommande cette aventure sans aucune hésitation, et je comprends maintenant son prix, au vu de la durée de l’activité, de la qualité de l’équipement fourni, de la taille réduite des groupes et de l’attention portée par les guides… Je suis bien contente de ne pas être restée sur mes a priori et sur mes appréhensions… Si vous avez des retours d’expériences à faire, n’hésitez pas à écrire dans les commentaires !

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Ile du Nord

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