Stewart Island, forêt magique et oiseaux chanteurs

Koru

Après ces derniers jours sur la côte Est et la rencontre avec ces beaux Albatros, je suis partie tout au Sud du pays, vers les Catlins, puis Inverargill, avec l’objectif d’atteindre Stewart Island, petite île au Sud de l’île du Sud, troisième île du pays, plus sauvage, plus préservée, beaucoup moins fréquentée… Tout ce qu’il fallait pour m’enthousiasmer.

Pont sur le Rakiura Track

Des Catlins à Invercargill

J’ai choisi de rejoindre Invercargill en traversant les Catlins, dont on m’avait dit du bien, et de m’arrêter en chemin. Effectivement, la route est belle. Je suis allée voir Nuggets Point, dont le nom me faisait sourire. Et en fait, les nuggets sont de gros rochers éparpillés dans la mer, au large de la jetée et de son phare, rendant l’endroit absolument scénique. Il faisait très chaud, tout s’annonçait à merveille.

Nuggets Point

Puis je me suis arrêtée au Lac Wilkie. Et… je me suis prise un déluge monumental. Qui, en fait, ne s’est plus arrêté de la journée. Je n’ai donc pas vu beaucoup plus des Catlins, il faudra revenir… Mais rien ne me surprend plus en Nouvelle-Zélande, et surtout pas un peu (ou beaucoup) de pluie.

Robin sur Stewart IslandMais les péripéties avec le mauvais temps n’étaient pas tout à fait finies. Une fois arrivée à Invercargill, je me suis installée dans une fort charmante auberge, le Southern Comfort Backpackers, où j’ai discuté avec Willy, le propriétaire. Après quelques minutes, il m’a carrément proposé un petit boulot pour la période de Noël, après ma visite de Stewart Island, juste quelques jours, afin que lui et sa femme puissent profiter des fêtes en famille. N’étant pas spécialement pressée et assez touchée par la gentillesse de ce personnage, j’ai accepté. Ils m’ont invitée à dîner aussi sec et on a passé une belle soirée. L’hospitalité kiwi, vous connaissez ?

Départ mouvementé pour Stewart Island

Ce matin en conduisant jusqu’à Bluff, où le ferry devait partir à 9h, je sentais des rafales de vent incroyable secouer ma petite voiture. En arrivant au check-in, on m’a demandé d’attendre jusqu’à 13h, car les vagues étaient trop hautes. Ayant réservé les huts du Rakiura Track, une randonnée de trois jours sur Stewart Island que je devais commencer le jour-même, je me suis résignée à attendre. Quatre heures plus tard, on nous a alors annoncé qu’aucun bateau ne partirait ce jour-là.

Avion vers Stewart IslandRetour à Invercargill, dépitée, la randonnée annulée… Mais le soir, Willy qui me voyait déçue me dit que je pouvais essayer de partir en avion, tôt le matin, pour le même prix que le bateau. Je n’y croyais pas… Cela s’appelle les vol en « stand-by ». Vers 7h le lendemain matin, en se présentant à l’aéroport, il leur restait donc une place pour moi et je pouvais décoller pour Stewart Island. Comble de la surprise, je me suis retrouvée seule avec un pilote dans un tout petit avion, qui transportait également le courrier et des vivres aux habitants d’Oban, l’unique petit village de l’île. Vues sur Stewart IslandSuperbe traversée, et les vues sur ce petit écrin de verdure ont de quoi donner des frissons de bonheur. Nature, nature, nature… L’expérience en valait la chandelle par elle-même, et je suis presque contente que mon bateau ait été annulé la veille. Arrivée assez tôt et après une visite au DOC (Department of Conservation) qui me réserve l’une des deux huts et m’encourage à partir, je commence donc à marcher le Rakiura Track.

 

Ce paradis vert et mélodieux

Le Rakiura Track est une boucle de 39 km, partant du village d’Oban et avec deux huts, chacune à 13 km de distance d’Oban, séparant la randonnée en trois tiers égaux. Après mes annulations de bateau, je n’ai pu réserver que l’une des deux, et j’ai donc prévu de marcher 26 km le premier jour, et 13 le second. Il n’y a pas de sommet à grimper et de vues alpines spectaculaires lors de cette randonnée. Il y a la forêt, des petites collines, des petites criques magiques, des plages désertes, du soleil entre les branches, et des oiseaux.

Stewart Island et ses sous-bois

Marcher à Stewart Island est ressourçant, permet de se connecter à la nature plus intensément qu’ailleurs, d’être immergée dans la contemplation des plantes, des dégradés de vert, des écorces aux formes multiples. KoruLes arbres sont immenses et somptueux, et les fougères sont partout. Je suis arrivée à un moment de l’année très intéressant, la fin du printemps, quand les fougères renaissent par le centre, et les koru, ces nouvelles fougères toutes enroulées, se déploient en feuilles vertes claires. Cette renaissance de la nature est magnifique à observer, à sentir. Je me revois marcher sur ce sentier, captivée par les plantes comme jamais, ravie par le chant des oiseaux et encore plus par leur spectacle quand ils m’offrent le bonheur de descendre des hautes cimes des arbres. La première journée fut longue, mais je suis arrivée à la hut bien plus tôt que je ne le pensais, et ai donc eu le temps de m’installer tranquillement, de manger, de me détendre. Normalement, je discute et fais des rencontres dans les huts. Le groupe de ce soir-là était cependant assez particulier et une famille en pleine discorde m’a dissuadée d’entrer dans la conversation. Et puis je crois que je me sentais bien avec moi-même et cette nature, en paix.

Plage de Stewart Island

Couchée tôt, j’avais mis le réveil à 4h du matin, dans l’objectif d’apercevoir un kiwi avant le levé du jour. Malgré un bon moment dehors, silencieuse, à me déplacer à différents endroits dans l’espoir d’entendre quelque chose, rien ne s’est passé… Alors je me suis assise sur la plage, et j’ai pris mon petit déjeuner, profitant d’une aube rose sans précédent. J’ai donc commencé à marcher très tôt, et n’ai croisé absolument personne jusqu’à Oban, que j’ai atteint vers 9h du matin, 24h après être partie, fatiguée mais tellement ravie et apaisée par cette expérience.

L'aube rose

Ulva Island, détour vers une terre protégée

Un Tui à Ulva IslandMalgré la fatigue et suivant le conseil de voyageurs rencontrés dans l’auberge où je vais passer la prochaine nuit, je me suis rendue à Ulva Island, à cinq minutes de bateau d’Oban. Cette toute petite île extrêmement protégée offre quelques sentiers et des plages somptueuses, à parcourir en quatre heures en prenant son temps pour observer des espèces d’oiseaux endémiques et les écouter chanter. Malgré une météo peu positive, j’ai finalement bénéficié, encore, d’un soleil radieux et de vues superbes… Weka Il faisait chaud et les wekas fouinaient autour des visiteurs à la recherche de bouts de sandwichs perdus. Mais comme tous les autres animaux sauvages, il ne faut bien sûr pas les nourrir afin de ne pas déséquilibrer l’écosystème dans lequel ils évoluent.

Rassasiée par toutes ces merveilles, et après une nuit de sommeil profond, je suis donc retournée en avion à Invercargill, où j’ai retrouvé Willy. J’ai travaillé une semaine à l’auberge, et ai rencontré des gens absolument adorables avec qui j’ai passé un Noël inoubliable. Tous loin de nos familles et de notre culture, nous avons cuisiné et partagé des plats succulents ensemble, dans une atmosphère finalement très familiale. Absolument ressourcée, j’étais prête à continuer mes découvertes de l’île du Sud, sachant que d’autres trésors m’attendaient dans les prochaines semaines…

Je vous laisse profiter des photos de ces jours sublimes à travers cet album

Plantes vertes...

 

 

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Ile du Sud

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