Arthur’s Pass, extase et paix intérieure

Arthur's Pass

Arthur’s Pass, une traversée exceptionnelle…

Viaduc d'Arthur's PassEn voyage, il y a parfois ces moments où l’on se retrouve seule, soudainement, après avoir partagé des jours, semaines, avec d’autres voyageurs. Là, on prend la route et c’est comme une nouvelle aventure qui commence, il n’y a que soi, personne d’autre et tout peut arriver. Parfois c’est un peu difficile, parfois on est désorientés, et il y a ce mélange d’émotions qui est différent chaque fois, mais dans lequel, en Nouvelle-Zélande, j’ai toujours trouvé ce petit côté grisant, ce retour à soi, ce petit égoïsme de vivre presque comme dans un monde secret… Et moi, ce jour-là, je me rendais à Arthur’s Pass, depuis Hokitika.

Le temps était loin d’être clément et les nuages menaçants ne rendaient pas cette route traversant l’île du Sud d’Ouest en Est si engageante. Et pourtant, il n’a pas fallu longtemps… Cette route est absolument sidérante, et je défie qui que ce soit de la parcourir sans s’arrêter pour une pause photo, même avec le mauvais temps… Balade à Arthur's PassLes montagnes se dressent si majestueusement, se dévoilant petit à petit, et ce sentiment d’entrer dans un territoire exceptionnel est tellement prenant… De virage en pont et en viaduc, j’en ai pris plein la vue… Mon programme n’était pas le plus excitant : passer la nuit dans un camping gratuit à la sortie du village et attendre que la pluie s’arrête, probablement le sur-lendemain. Et c’est ce que j’ai fait. J’y ai rencontré beaucoup de sandflies, et j’ai passé le temps à lire, réfléchir, écouter la pluie. Et puis après cette bonne trentaine d’heures peu actives, je me suis réveillée sous un doux soleil, pleine d’énergie.

Jour 1 : panaché de petites randonnées, un peu, beaucoup, à la folie…

Randonnée Arthur's PassComme je m’étais renseignée auprès d’un agent du DOC (department of conservation) absolument passionné, je savais que j’allais commencer ma journée par le Temple Basin Track. Cette marche de trois heures aller-retour au Nord du village est superbe. Le dénivelé est assez intéressant et les vues somptueuses à mesure que l’on monte jusqu’à la petite station de ski aux allures d’autrefois ! J’y ai passé un excellent moment avec deux compagnons belges croisés en route, comme quoi on ne reste jamais seule bien longtemps. Si vous passez par Arthur’s Pass et n’avez pas beaucoup de temps, je vous recommande cette petite randonnée sans hésiter ! Et puis j’ai continué ma journée le long des petits sentiers accessibles près d’Arthur’s Pass : Dobson Nature Walk, Lake Misery, Otira Valley, Devil’s Punchbowl Waterfall (une cascade absolument immense et incroyable !)… Mon énergie ne faiblissait pas dans cet endroit magique.

Station de ski d'Arthur's Pass

Kéa d'Arthur's PassLe petit village d’Arthur’s Pass en lui-même m’a ravie par son charme vieillot et authentique, les kéas veillant sur l’endroit… Les kéas ? Oui, c’est l’unique espèce au Monde de perroquets de montagne et ils vivent là, dans les Alpes du Sud de la Nouvelle-Zélande, beaux et malicieux, protégés par les locaux. Ils sont mis en danger par les touristes qui leur donnent à manger, une nourriture souvent toxique voire mortelle pour eux, et les rendent même envieux de détruire les tentes, voitures, sacs des prochains touristes… Alors n’hésitez pas à les observer, même de tout près, mais prenez garde à vos affaires !

Petite astuce à Arthur’s Pass si comme moi vous ne voulez pas payer d’hébergement et choisissez le camping gratuit, l’auberge BBH propose des douches à 2 dollars. Pratique.

L’office du tourisme est très bien aménagé, avec des informations et des histoires sur le lieu, et un personnel très attentif qui saura vous renseigner sur toutes les randonnées. C’est d’ailleurs grâce à l’un d’entre eux que je me suis décidée à faire une randonnée que je n’aurais jamais pensé faire seule : Avalanche Peak. Après une bonne nuit dans une tente assez froide, je me suis donc réveillée pour une journée qui s’annonçait trépidante…

Grande cascade

Jour 2 : mémorable, et même inoubliable

Après la beauté des paysages de la veille, mon coeur palpitait d’excitation en rangeant ma tente… A 7h30, je me garais au milieu du village, au parking permettant d’accéder à Avalanche Peak par le Scott’s Track. Vue d'Avalanche PeakVous pouvez aussi monter par Avalanche Track (plus ardu) et redescendre par Scott’s Track, mais ce jour-là Avalanche Track était gelé et absolument déconseillé. Scott’s Track donc, où comment, en 2,5 km de longueur au sol, s’élever 1100 mètres plus haut… C’est assez simple, il n’y a ni descente, ni plat. Il faut monter, fort, pas après pas, enjamber des racines, grimper sur des pierres, et prendre de la hauteur ! Pour moi, impossible d’aller vite dans une randonnée comme celle-ci, par contre, j’adore la sensation ! Cela donne même un peu le vertige, de se rendre compte à chaque point de vue à quel point on est plus haut encore !

Et puis j’ai atteint la « bush line » comme ils disent, cette ligne sur la montagne où la forêt s’arrête pour ouvrir un chemin sur la crête, à découvert, un panorama de 380° tout autour… Alors après une envie de verser ma petite larme de joie du jour, et quelques photos, j’ai continué, plus haut, le soleil s’étant levé, les nuages s’esquivant petit à petit pour laisser les montagnes révéler leurs sommets, la lumière du jour inondant une vue sans précédent, le village d’Arthur’s Pass minuscule, tout en bas, presque à pic ! Vertigineux oui, hautement satisfaisant, absolument génial ! Alors j’ai continué encore, plus haut, jusqu’à apercevoir la pointe d’Avalanche Peak me narguant sur un amas de rochers peu attrayants. Je n’avais toujours croisé personne, et il y avait visiblement un peu d’escalade à faire, probablement abordable, mais peut-être un peu dangereuse pour une personne seule, sans main à attraper en cas de difficulté… Mais j’étais presque en haut, et totalement heureuse. Je me suis assise et j’ai pris le temps de savourer mon ascension magnifique et les paysages offerts…

Sommet d'Avalanche Peak

En descente, j’ai finalement rencontré de nombreuses personnes montant à leur tour et me posant des questions sur les conditions de la marche. J’étais donc juste la première ce matin-là, et je ne sais pas pourquoi, mais ça m’a donné le coeur léger. Et puis je me suis aussi retrouvée nez à nez avec deux kéas, soudainement, et pour bien trente minutes ! Ils ne partaient pas, et malgré le fait que je ne leur donne absolument rien et que je les bombarde de photos, ils restaient là, à poser, parfois de façon hilarante, et leur petit jeu n’en finissait plus, à mon grand plaisir. J’étais redescendue en moins de deux, juste cinq heures après être partie.

Le kéa

Mais la journée était loin d’être finie et après une pause bien méritée, j’ai quitté le village d’Arthur’s Pass en direction de Christchurch, pour quelques kilomètres seulement. Je me suis arrêtée au parking de Bealey Spur Track et suis partie pleine d’entrain dans cette forêt superbe. Hut historiqueCette marche est une excellente surprise. La difficulté est moindre, mais les vues se font de plus en plus impressionnantes à mesure que l’on avance. Et puis l’on atteint cette hut historique, au charme fou, et au pied d’une colline assez imposante. Evidemment, j’ai grimpé la colline. Mais je l’admets, cette dernière petite ascension m’a absolument achevée ! Je n’ai pas eu de regrets toutefois, surtout face aux Alpes du Sud, si belles, si fascinantes !

Randonnée Bealey Spur

J’ai fini cette deuxième longue marche de la journée à près de 20h, et puis j’ai conduit quelques kilomètres plus loin où Helen, de l’office de touriste, m’avait indiqué une toute petite hut gratuite pour un maximum de six personnes. Bealey HutJ’étais épuisée et je l’avoue, quand j’ai vu qu’il fallait marcher dix minutes pour atteindre Bealey Hut, et qu’en plus il commençait à pleuvoir, ma motivation a faibli. Mais je l’ai atteinte cette petite hut. Et comment vous dire ? Il n’y avait personne… C’était donc ma maison pour la nuit, rien qu’à moi, dans la nature, sans réseau sur mon téléphone, éclairée à la bougie… J’ai défait mes affaires et me suis fait un petit nid douillet. La fatigue de cette journée m’a engourdi les muscles, et les images me traversant l’esprit m’ont permises de m’endormir en souriant… Là, je l’avoue, ça aurait été difficile de faire mieux que ces deux derniers jours en terme d’expérience, de connexion avec cette nature incroyable, de paix intérieure, de vie…

Voilà donc l’ensemble de mes plus jolies photos rassemblées dans cet album.

Même si elles ne valent pas les sensations incomparables éprouvées lorsque l’on se retrouve face à de telles merveilles.

Promenade...

 

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Ile du Sud

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