Une arrivée mouvementée sur l’île du Sud
Après avoir retrouvé ma très bonne copine Juliette à Wellington (on ne s’était pas vues depuis un an et demi alors forcément ça fait du bien), nous avons pris le ferry ensemble par un dimanche entre soleil et nuages… J’étais fin excitée et ça bouillonnait à l’intérieur de moi… Après plus de huit mois en Nouvelle-Zélande, j’allais enfin découvrir l’île du Sud, dont j’avais tant et tant entendu parler ! Même les kiwis de l’île du Nord te disent que l’île du Sud est somptueuse, soit disant encore plus belle… Mais quand même, j’adore l’île du Nord et je m’y suis beaucoup attachée, alors je ne veux pas trop comparer, mais forcément j’avais hâte, tellement hâte !
La traversée s’est bien passée et l’arrivée à Picton était magique, entre les fjords… Dans les jours précédents, nous avions contacté plusieurs personnes proposant des missions sur le site HelpX (quelques heures de travail dans tout type de structure contre l’hébergement et la nourriture, et surtout l’opportunité de rencontrer et d’échanger avec des kiwis). Rose et Richard, qui vivent à Wakefield, trente minutes au Sud de Nelson, nous avaient répondu et nous accueillaient donc dès le soir même. Une fois la route faite, nous avons découvert leur charmante ferme, avec une maison principale, le studio de peinture de Rose, superbe artiste, un jardin qui fait rêver, des poules qui sont devenues nos meilleures copines (et surtout les petits poussins…) et, cerise sur le gateau, une superbe Yurt où nous allions rester pendant une grosse semaine ! 
A peine arrivée, Rose et Richard nous ont fourré des costumes dans les bras et nous ont dit de les mettre car nous devions partir illico presto pour une soirée mexicaine où nous étions invitées… Deux minutes après, nous en étions donc, avec notre magnifique accoutrement, à rencontrer les voisins, tout aussi adorables… Nous avons passé une soirée géniale. Que la vie est belle…
Toutefois, en plein milieu de la nuit, nous nous sommes réveillées en même temps, secouées… Oui, secouées… Nous avons réalisé qu’il s’agissait d’un tremblement de terre, et pas des moindres, comme nous l’a confirmé Rose, venue voir si tout allait bien… Le lendemain, nous avons appris que ce séisme de magnitude 7,5 avait causé d’importants dégâts à Kaikoura, la prochaine destination que j’avais en tête, et détruit des pans de routes considérables dans toute cette zone… Des répliques ont continué dans les jours suivants, et nous en avons beaucoup discuté avec nos hôtes, assez inquiets eux aussi… Mais c’est la Nouvelle-Zélande, dans toute sa splendeur dangereuse… Nous avons eu la chance d’être au bon endroit au bon moment, surtout en sachant que Wellington avait été très secouée également et qu’un ferry avait été bloqué pendant des heures, incapable d’amarrer… Du coup, je laisserai Kaikoura de côté sur le programme, peut-être pour plus tard, nous verrons.
La suite de la semaine s’est très bien passée, Rose et Richard étaient ravis de notre travail (jardinage, arrachage de mauvaises herbes, cuisine…) et nous ont donné deux jours de congés après n’en avoir travaillé que quatre… Mais soit… Nous avons passé d’excellents moments avec eux deux, ils se sont ouverts à nous avec beaucoup de simplicité et de bonne humeur… Nous avons encore été invitées à une soirée quizz dans un bar, un dîner chez des amis, et le dernier soir nous avons fait des pizzas tous ensemble, dans le four à pizzas de Richard. Chacun choisissait sa garniture et cuisait sa pizza, sur fond de musique de David Bowie… Richard l’a dit : « la vie est une aventure chaque jour ». C’est clairement comme ça qu’ils vivent… Ils nous ont même accueillies une nuit de plus (et c’était presque indiscutable) quand nous sommes revenues de nos trois jours à Abel Tasman… Ils nous attendaient et avaient préparé le dîner, tout contents d’en savoir plus sur nos aventures… Ce sont des gens que je n’oublierai jamais, une fois de plus, et que j’espère revoir, d’autant plus que je suis tombée amoureuse de la région de Nelson, qui devient dans un coin de ma tête un potentiel lieu de vie idéal…
Abel Tasman, kayak et marche dans ce coin de paradis
Une fois le beau temps revenu, nous avions donc prévu de nous rendre au Parc National Abel Tasman, célèbre paradis de la Nouvelle-Zélande, protégé du mauvais temps par sa situation géographique idéale, parsemé de petites baies plus idylliques les uns que les autres, et très souvent inondé de soleil… Nous avons choisi de vivre l’expérience à la fois par la mer et par la terre, et avons opté pour une formule de deux jours de kayak et un jour de randonnée, proposée par la compagnie Abel Tasman Kayak, très raisonnable au niveau du prix, nous laissant la liberté de parcourir le Parc de nous-mêmes et d’en voir presque toute l’étendue.
Après un briefing en bonne et due forme par un moniteur de kayak plutôt « agréable »… Laissez-moi m’en souvenir un instant… Donc après ce briefing passionnant (oui, ok, il nous a quand même fait peur à nous dire que les vents étaient déchaînés ces jours-ci et que nous allions peut-être nous retourner et ne jamais finir nos trois jours… ), nous sommes donc parties sur notre kayak double, toutes nos affaires dans les soutes, à découvrir cette nouvelle activité. Il nous a fallu une bonne heure pour apprendre à nous coordonner, puis ça a roulé, ou plutôt pagayé !
Nous nous sommes arrêtées dans des baies sublimes, à contempler la couleur de l’eau, bronzer, et à profiter de ce Parc presque vide de touristes à cette période… La fin de la première journée devait s’avérer difficile à cause des vents venant de face, mais nous avons géré tout cela comme des spécialistes (enfin… presque…) et sommes arrivées à Anchorage Bay pour la première nuit de camping. Nous étions près d’un groupe scolaire d’adolescents, et je me suis dit que l’école en Nouvelle-Zélande, c’était quand même pas mal… Le matin, au petit-déjeuner, nous avons rencontré Sophie et Christophe, qui avaient dormi juste à côté de nous. Ce couple français parcourt le pays en tandem… Impressionnant !
La deuxième journée fut un peu plus mouvementée au niveau des vagues et du vent, mais nous avons réussi à terminer notre parcours dans les temps, ravies, satisfaites, éblouies par la beauté des côtes rocheuses et attendries par la rencontre avec des otaries jouant dans les vagues ! Et nous avons découvert notre paradis du soir, à Onetahuti Beach… Nous avons installé la tente face à la mer, toute heureuses à l’idée du levé du soleil qui s’annonçaient être juste en face de nous, selon l’un des guides rencontrés sur la plage… Nous avons retrouvé Sophie et Christophe et passé une excellente soirée dans ce paysage de rêve, à discuter… Les moustiques (ces fameux « sandflies » dont ils me tardait de faire la connaissance, plus agressifs et aux piqûres bien plus résistantes que nos moustiques) aussi ont passé une bonne soirée, surtout sur mes pieds…
Notre kayak avait été récupéré ce soir-là. Le lendemain matin, je me suis levée aux aurores, et j’ai profité dans le silence de la plage du levé du jour, somptueux, apaisant, ressourçant… 
Le petit-déjeuner avalé et nos affaires remballées, nous avons troqué le maillot de bain pour les chaussures de randonnée et sommes parties pour notre dernières journée, à marcher sur la partie la plus au Nord d’Abel Tasman. C’était très agréable de retrouver la terre ferme après ces deux jours de kayak, et de voir d’autres aspects du Parc National, avec toujours plus de coins à nous laisser rêveuses… Nous sommes montées jusqu’à Anapai Bay puis sommes retournées à Totaranui, où nous avions rendez-vous vers 15h avec le water taxi qui devait nous ramener à la base de kayak.
La water taxi nous a bien fait rire, à faire des virages serrés et traverser les vagues. C’était chouette de revoir tout ce que nous avions parcouru en sens inverse et à toute vitesse. Evidemment, la nostalgie était déjà au rendez-vous… J’espère revenir un jour dans cet endroit merveilleux…
Mais dès le lendemain, une aventure non moins extraordinaire nous attendaient, et je vous en parle bientôt…
En attendant, je vous laisse profiter de l’album des photos de ces jours magnifiques !
