Plusieurs classement ont décrété que le Costa Rica était le pays le plus heureux du Monde ! Forcément, ça m’a intriguée et j’ai voulu savoir pourquoi !
Ces classements se basent notamment sur l’âge moyen de la population, son espérance de vie, le taux de scolarisation, le PIB par habitant, le taux de chômage, etc.
Après mes quelques mois dans ce merveilleux pays, je peux vous dire que j’ai pu établir mes propres raisons du résultat de ces classements qui laissent entendre que l’on trouve le bonheur au Costa Rica, ou plutôt en étant Costaricien.
En effet, personnellement, cette expérience a été une sacrée leçon de vie, et j’en suis ressortie grandie, je pense plus mûre que je ne l’étais…
Parce que je ne vais pas vous mentir… Au début, j’avais du mal à y croire à ce sourire affiché en permanence sur le visage des ticos, à leurs « Pura vida » lancés à tout bout de champ, à leur accueil incomparable et leur façon de vous aider tout le temps… Je cherchais l’embrouille… J’ai longtemps pensé qu’ils étaient comme ça parce que j’étais une étrangère, et que peut-être je pouvais leur rapporter de l’argent…
Et puis non, j’ai mis du temps à baisser ma garde et mes a priori, à apprendre à connaître ce peuple incroyable, et aujourd’hui je n’oublierai pas tout ce que ces gens m’ont appris.
Les Costariciens sont fiers de leur pays, de son ascension économique des deux dernières décennies, mais aussi de la beauté de ses Parcs Nationaux, du tourisme qui est une forme de reconnaissance qui ne leur était pas accordée il y a encore quinze ans, de la culture vivante et des traditions qui s’expriment en permanence… Le Tico est fier d’être un Tico, et n’est en aucun cas envieux de ses voisins américains, ou encore des touristes qui viennent s’émerveiller sur son sol…
Voici quelques caractéristiques de la vie au Costa Rica qui m’ont marquée
- La vie commence très tôt ici, avec le lever du soleil, et à 7 h du matin tout le monde est dehors. Elle se termine tôt également, le nuit tombant vers 17h30 ou 18h, en un temps record puisqu’on est proches de l’équateur (une quinzaine de minutes).
Au départ je me disais que beaucoup de Ticos vivaient dans des maisons très petites et avec des toits en tôle et un air pas solide… j’attribuais ça à un signe de pauvreté. Mais non, pour avoir vécu un mois et demi dans l’une de ces maisons en compagnie d’une famille se définissant comme aisée, j’ai appris que la maison est loin d’être un signe de richesse, comme chez nous. La vie se passe dehors, alors nulle besoin d’avoir de grands intérieurs. Le toit de tôle est ce qui garde le plus de fraîcheur. Et enfin, le Costa Rica est souvent victime des dégâts causés par des tremblements de terre… Alors il est plus facile de reconstruire rapidement une petite maison simple que de rebâtir des demeures effondrées…
Les Ticos sont, pour la plupart, lents, très lents. Parfois impatiente, j’ai voulu accélérer dans la rue mais ils me bloquaient le passage de leur pas tranquille… Et puis je me suis sentie bête, forcément. Ici, on prend le temps, même pour travailler… Le temps n’a pas la même valeur, et c’est pour ça qu’on peut passer 10 minutes à vous expliquer comment vous rendre à tel endroit, voire même vous y accompagner. C’est assez magique et dur à comprendre pour mon esprit de petite occidentale impatiente (je l’admets) mais ici on a le temps, on le prend, on en dispose… Rien ne sert de se presser, notamment vu la chaleur qu’il fait, mieux vaut ne pas trop s’épuiser… Attention, cela ne veut pas dire que les Ticos sont fainéants, loin de là. C’est un pays de labeur et le taux de chômage y est très faible. On travaille tôt le matin, et toute sa vie.
- Toutes les occasions sont bonnes pour se retrouver. La famille est extrêmement importante au Costa Rica et il n’est pas rare de voir plusieurs générations vivre sous le même toit. D’ailleurs, vue la longévité de ce peuple (c’est le pays qui compte la plus grosse proportion de centenaires selon un reportage que j’ai vu récemment), les familles comptent généralement 4 voire même 5 générations ! Et les enfants sont très proches des anciens, qui aiment la vie et sont souvent encore très en forme, à boire de l’alcool et faire la fête le soir ! Le village aussi est une notion très importante (sauf à San José évidemment) et on voit que les gens vivent souvent là où ils ont grandi. Ainsi, il y a toujours quelque chose à fêter, les petites fêtes foraines sont très fréquentes dans le pays, mais aussi, immense passion des Ticos, le Bingo ! Vous savez, ce jeu où vous avez une grille de nombres, où l’on dit les nombres un à un au micro, et où vous criez « bingo ! » lorsque vous avez une ligne ! Eh bien il y en a tout le temps un d’organisé quelque part, et c’est une ambiance de folie ! C’est beau de voir les générations toutes ensembles en permanence. Les enfants ont une place très importante au Costa Rica, et j’en viens au prochain point.
- Les enfants, donc : ils vont tous à l’école, sans exception. L’école publique est gratuite, et l’uniforme y est obligatoire. Certains enfants des classes supérieures vont à l’école privée, où parfois l’uniforme n’est plus obligatoire. Ce qui est exceptionnel est qu’il y a une école dans chaque village. Les enfants vont à l’école en marchant, les petits frères accompagnés par leurs grands frères, et vu comme certains villages sont étendus, ils font des kilomètres tous les jours ! Souvent, les profits des fêtes de villages sont reversés à l’école.
- Une autre passion des Ticos est sans conteste le football. Il y a également dans chaque village un terrain de foot ! Et on y joue, à tous les âges ! Les Ticos acclament leurs équipes locales avec ferveur, et quel bonheur pour eux d’avoir vu leur équipe nationale s’élever à un si bon niveau lors de la dernière Coupe du Monde !
- L’université est très développée et de façon très intelligente, puisque les filières s’ouvrent en fonction des besoins du pays. Ainsi, le Costa Rica forme des professions supérieures et dispose d’une manne de jeunes diplômés à la pointe des nouvelles technologies, des stratégies commerciales, de l’industrie, etc. L’enjeu est bien sûr de faire travailler son propre peuple au développement du pays, et de lui faire profiter de ce développement par une ascension de son niveau de vie. Néanmoins, si les secteurs secondaires et tertiaires prennent de l’ampleur, l’agriculture et les activités du secteur primaire occupent encore une grosse partie de la population.
25 % du territoire est préservé par le statut de Parc National, réserve naturelle ou zone protégée. Ce pays regorge d’une biodiversité impressionnante et agit sans cesse pour la protection du climat et des espèces. D’ailleurs, il a pour objectif d’être « neutre » en carbone à l’horizon 2021 et tente inlassablement de se positionner en modèle et d’encourager les autres pays du monde à l’imiter. Cet amour de la nature se ressent dans la vie des gens.
- Enfin, point très important et très connu du Costa Rica : c’est un pays sans armée depuis 1948 ! Ce pays neutre, souvent appelé « la Suisse de l’Amérique Centrale » a décidé d’abolir son armée au profit du développement des infrastructures médicales et scolaires de son pays. La sécurité sociale est une institution très importante. Et s’il y a bien une police qui gère la sécurité intérieure du pays, le peuple est très attaché à son statut pacifique et toutes les tentatives pour rétablir l’armée (notamment sous la pression des Etats-Unis qui souhaitaient même installer des bases militaires au Costa Rica) ont échoué jusqu’à ce jour.
Voilà, il y a encore beaucoup de choses à dire sur le Costa Rica, évidemment… Et bien sûr, il ne faut pas croire que tout est rose. Mais il y a tant à apprendre de ce pays, petit par la taille uniquement.
Et puis il fait bon vivre, voilà tout, ce ne sont pas ces deux Ticos amoureux qui diront le contraire !
Vous pouvez retrouver toutes les photos dans cet album réalisé pour vous !
